55.000 clichés pour 11.000 victimes présumées de la torture du régime de Bachar al-Assad. Comme le révélait Europe 1 mercredi, la justice française a ouvert récemment une enquête préliminaire contre X pour crimes contre l'humanité sur la base du "rapport César". Et c'est désormais un travail titanesque qui attend les enquêteurs. Le but : identifier la dépouille d'un ressortissant français qui pourrait se trouver parmi les victimes de la répression de l'Etat syrien, selon un renseignement transmis aux autorités françaises.
La clef des investigations françaises. Il s'agirait plus précisément d'un bi-national, selon les informations transmises aux autorités françaises. On ignore encore cependant quelle est la seconde nationalité de ce Français présent parmi les 11.000 victimes répertoriées dans ce que l'on nomme le "rapport César".
Ce signalement est capital, car s'il vient à se confirmer, cela donnerait compétence à la justice française pour poursuivre ses investigations et peut-être traduire un jour Bachar al-Assad devant un tribunal.
Un long travail d'analyse. Convertir ce renseignement en information avérée représente un défi immense. Depuis 15 jours, les gendarmes de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCHGCG) s'attèlent à cette tâche. Des enquêteurs qui doivent se plonger dans l'horreur des dizaines de milliers de clichés du "rapport César", présentant des corps lacérés et torturés, pour y tenter d'y distinguer cet hypothétique Français. Pour cela, il faut que les photos soient exploitables et que les corps soient en état d'être identifiés. Ces recherches pourraient ainsi prendre des mois, pour un résultat incertain.