Un réseau "hors norme" de trafic de voitures de luxe portant sur un montant de 16 millions d'euros a été mis au jour entre la région marseillaise et la Pologne, a annoncé lundi la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP), qui a procédé à 21 arrestations. Quatorze personnes ont été écrouées, 23 véhicules et 40.000 euros en numéraire saisis.
Audi, Porsche et même une Rolls-Royce, le trafic a porté sur une quarantaine de voitures selon les enquêteurs. La plupart avaient été volées ou fait l'objet d'une escroquerie à l'assurance, leur propriétaire la déclarant volée, a déclaré le directeur de la DDSP Jean-Marie Salanova lors d'un point presse.
"Le cerveau" derrière les barreaux. "C'était un réseau hors norme, très structuré, entre las Bouches-du Rhône et la Pologne", a-t-il dit. Parmi les 21 personnes interpellées figurent "le cerveau" du trafic côté français, originaire de la région marseillaise connu des services de police pour de multiples trafics.
Des rabatteurs repéraient les voitures qui étaient ensuite volées. Des casses automobiles, au nombre de sept, toutes situées dans les Bouches-du-Rhône, les maquillaient avant de les expédier en Pologne, par camion. Les véhicules étaient revendus en Pologne "pour un vil prix", et les sommes récupérées étaient blanchies dans des placements financiers ou immobiliers, a précisé le directeur de la DDSP.
Un trafic installé depuis trois ans. L'enquête avait démarré par un flagrant délit avec les découvertes de voitures de luxe dans un camp de nomades, près de Lambesc, dans les Bouches-du-Rhône. Les enquêteurs ont remonté la filière durant huit mois avant de procéder simultanément à 21 interpellations dans sept lieux différents, le 4 octobre.
Le trafic durait depuis trois ans. Ses commanditaires polonais "étaient déjà tombés il y a une dizaine d'années dans la région parisienne", pour un trafic similaire, a précisé le directeur de la DDSP.
Deux réseaux également démantelés en région parisienne
Deux réseaux de vols de véhicules, l'un vers la Pologne et l'autre vers les Comores, ont été démantelés début octobre, a appris lundi l'AFP de source policière. Cinq hommes, comoriens ou binationaux, ont été interpellés par la police judiciaire le 2 octobre en Seine-Saint-Denis alors qu'ils chargeaient une Audi A3 et une Renault Captur à destination des Comores. Le lendemain, c'est la brigade de répression du banditisme (BRB) qui interpellait quatre Polonais pour des vols de véhicules utilitaires à des sociétés de location en région parisienne.