Dieudonné a de nouveau perdu vendredi un procès en diffamation relatif à la "quenelle", cette fois contre le président de la Licra Alain Jakubowicz, qui avait qualifié ce geste de "salut nazi inversé signifiant la sodomisation des victimes de la Shoah".
Le président de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) réagissait alors, en décembre 2013, à la publication de photos de militaires français faisant ce geste. Les juges de la chambre de la presse ont estimé que les propos litigieux "ne visent nullement directement" Dieudonné et qu'ils traduisent "une simple opinion personnelle" et non un fait précis pouvant faire l'objet d'un débat contradictoire. Ainsi, les propos litigieux ne sont pas diffamatoires, a tranché le tribunal.
Un geste controversé. Dans un autre jugement rendu vendredi, Alain Jakubowicz a également été relaxé, cette fois au titre de la bonne foi. Le propos d'Alain Jakubowicz, tenus dans une émission sur France 2, imputaient à Dieudonné, résume le tribunal, d'avoir "créé et popularisé un geste à finalité antisémite à la fois avérée et revendiquée" par le polémiste. Quant au geste de la quenelle, il a pu "dans certaines circonstances précises", "être interprété sans ambiguïté comme ayant une portée antisémite et être, parfois, poursuivi et condamné comme tel", soulignent les juges, mais la portée de ce geste et la volonté de son auteur ne peut être généralisée. France Télévisions avait demandé la condamnation de Dieudonné M'Bala M'Bala pour procédure abusive, mais le tribunal l'a rejetée.
"Un salut nazi déguisé". Débouté, Dieudonné va faire appel, selon son avocat, Sanjay Mirabeau, qui dénonce une décision "juridiquement incompréhensible". Le 15 avril, Dieudonné a été condamné pour procédure abusive à verser au total 5.000 euros à l'Agence France-Presse et au journal bourguignon Le Bien Public, à qui le polémiste reprochait d'avoir qualifié la quenelle de "salut nazi déguisé". Condamné à maintes reprises pour des propos antisémites, la dernière fois mardi dernier à deux mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende, Dieudonné a également poursuivi en diffamation le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Roger Cukierman. Ce dernier avait qualifié le polémiste de "professionnel de l'antisémitisme" et la quenelle de salut nazi inversé. Dans ce dossier, l'audience s'est tenue le 3 mai, le délibéré est attendu le 5 juillet.
"Charlie Coulibaly". Mardi prochain, Dieudonné sera sur le banc des prévenus de la cour d'appel de Paris, pour son message "Je me sens Charlie Coulibaly". En première instance, il a été condamné à deux mois de prison avec sursis pour apologie du terrorisme.