Moment de vérité pour les familles ? Le 14 décembre 2017, six collégiens sont morts après une collision entre un car scolaire et un TER. Mais alors, que s'est-il réellement passé sur le passage à niveau de Millas en Occitanie ? Après deux mois de procès, la conductrice du bus, Nadine Oliveira, connaîtra son jugement ce vendredi après-midi. "J'ai vu la barrière ouverte", se défend constamment cette femme de 53 ans placée en hôpital psychiatrique. Nadine Oliveira ne sera pas à l'audience où le délibéré aura lieu à 14 heures au tribunal de Marseille.
"Elle ne présentera jamais ses excuses"
Fabien Bourgeonnier attend ce jugement depuis la mort de son fils il y a cinq ans. "C'est la conductrice qui a grillé le stop, elle n'a pas respecté le panneau 'cédez-le-passage'. C'est elle qui a accéléré à l'approche du passage à niveau. Qui d'autre ? Le choix n'est pas d'avoir un coupable idéal, c'est de savoir ce qu'il s'est passé. Et même cela, elle n'a pas été capable de nous dire", déplore le père d'une des victimes. Pour Stéphane Mathieu, papa d'Ophélia, la peine de prison est essentielle mais surtout symbolique. "Cette personne, elle est déjà dans sa prison et dans sa souffrance. En termes de condamnation, ce n'est pas vraiment ce qu'on attend le plus. On préfèrerait qu'elle vienne présenter ses excuses, qu'elle reconnaisse sa responsabilité dans l'accident. Mais elle ne le dira jamais, donc oui, c'est juste symbolique", explique-t-il.
Trois ans de prison, c'est ce qu'espèrent les parties civiles, même si pour elles, la durée de la condamnation n'a pas d'importance lorsque l'on perd un enfant ou qu'il vivra toute sa vie blessé. De son côté, le procureur a requis cinq ans de prison contre la conductrice, l'annulation de ses permis de conduire et l'interdiction d'exercer un métier en contact avec des enfants.