Voici un chiffre qui va à l’encontre des idées reçues sur l’insécurité. Entre 1994 et 2013, le nombre d'homicides volontaires constatés par l'Institut médico-légal (IML) de Paris a diminué de près de 65%. Cette baisse confirme ainsi les tendances de la criminalité en France, indique mardi une étude officielle de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).
256 homicides en 1994 contre 94 en 2013. Sur près de 20 ans, selon l’ONDRP le taux d'homicides volontaires constaté par l'IML (compétent sur le ressort des tribunaux de grande instance de Paris et Créteil, Meaux, Bobigny, dans sa banlieue) a baissé de 2,6 points pour 100.000 habitants à 1,2. Sur la seule capitale, il y a eu, toujours selon les décomptes de l'IML, où sont notamment pratiquées les autopsies, 256 homicides en 1994 contre 90 en 2013. La baisse est qualifiée de "régulière" par l'ONDRP et rejoint les statistiques nationales observées en France depuis plusieurs années.
3.137 depuis 1993. Durant la période de l'étude, 3.137 personnes ont ainsi été déclarées victimes d'un homicide volontaire par l'IML de Paris. 32,8% étaient des femmes et 11,1% des mineurs. Dans 58,9% des cas, la victime a été tuée à l'aide d'une arme : plus de 31% par arme blanche - couteau par exemple -, près de 30% par arme à feu, près de 20% par coups, moins de 5% par strangulation et asphyxie.
"Une société qui se pacifie" et les "progrès de la médecine". Selon le criminologue et responsable de l'ONDRP, Christophe Soullez, "on tue moins en France qu'aux siècles précédents". C'est ce que "nous constatons de longue date". "Nous sommes dans une société qui se pacifie de ce point de vue", a-t-il ajouté. "Il y a aussi les progrès de la médecine - et scientifiques - qui font qu'un individu blessé, par balles par exemple, est rapidement pris en charge par les secours". Un phénomène qui est également observé en sécurité routière, selon lui.
"L'homicide volontaire est le crime qui apparaît le mieux mesuré" , écrit l'ONDRP dans son étude. "Ceci en raison de sa gravité dans le champ de la criminalité" mais aussi "grâce à la possibilité de combiner plusieurs sources de données".