Un mort, le suspect fiché et sous OQTF, «acte terroriste islamiste»… Ce que l’on sait de l’attaque au couteau à Mulhouse

Une personne a été tuée ce samedi après-midi dans une attaque au couteau survenue à Mulhouse (Haut-Rhin). Deux policiers sont également grièvement blessés. Le suspect, déjà fiché pour terrorisme, a été interpellé et le parquet national antiterrorisme s'est saisi de l'enquête.

Le profil du suspect

Le suspect "est fiché au FSPRT", le fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, a déclaré Nicolas Heitz, qui s'est rendu sur place.

Le suspect faisait l'objet depuis le 7 novembre 2023 d'une obligation de quitter le territoire français. Il avait d'ailleurs été placé dans un centre de rétention administrative (CRA) pour être expulsé quelques mois plus tôt à Strasbourg. Il en est ressorti en novembre 2024. Après trois mois de rétention, l'Algérie a refusé de le reprendre alors qu'il reconnaissait sa nationalité algérienne. 

Depuis sa sortie, le suspect présumé devait pointer au commissariat régulièrement et aurait commis cette attaque en sortant de l'un d'eux. L'homme est fiché S et est inscrit dans plusieurs fichiers de police pour des faits d'"apologie du terrorisme", notamment pour des messages publiés sur Facebook. En 2023, il est interné à plusieurs reprises en hôpital psychiatrique pour schizophrénie. Le suspect consommait excessivement de l'alcool et du cannabis.

"Les désordres migratoires sont à l'origine de cet acte terroriste"

Invité du 20h de TF1 ce samedi soir, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau s'est exprimé sur le suspect de l'attaque au couteau à Mulhouse après avoir salué le "courage" des policiers et apporté son soutien aux victimes. L'homme, né en Algérie et qui fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), est actuellement sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence. L'Algérie avait refusé de le reprendre alors qu'il reconnaissait sa nationalité algérienne.

"Une fois de plus, c'est le terrorisme islamiste qui a frappé", assure le locataire de Beauvau. Avant d'ajouter : "Une fois de plus, ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l'origine de cet acte terroriste".

Emmanuel Macron réagit et évoque "un acte de terrorisme islamiste"

Emmanuel Macron a évoqué samedi un "acte de terrorisme", "islamiste", "qui ne fait pas de doute". Le chef de l'Etat a indiqué que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, qui doit se rendre sur place, "s'exprimera (samedi) soir pour donner les détails sur le dossier". "Je veux dire (...) la détermination du gouvernement et la mienne de continuer le travail qui est le nôtre depuis huit ans pour tout faire afin d'éradiquer le terrorisme sur notre sol", a-t-il ajouté en marge d'une visite au Salon de l'agriculture à Paris.

"Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil", dit François Bayrou

"Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil", a réagi ce samedi le Premier ministre, François Bayrou. "Mes pensées vont naturellement aux victimes et à leurs familles, avec la ferme espérance du rétablissement des blessés", a ajouté le chef du gouvernement dans un message publié sur X, dans lequel il a adressé ses "félicitations aux forces de l'ordre pour leur intervention rapide".

Que s'est-il passé ?

Un homme de 37 ans, fiché pour prévention du terrorisme, est suspecté d'avoir tué à l'arme blanche une personne samedi à Mulhouse (Haut-Rhin) en marge d'une manifestation, et d'avoir grièvement blessé deux policiers municipaux, a indiqué le procureur à l'AFP. Ces derniers ont été blessés pour l'un "à la carotide", pour l'autre "au thorax". Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a-t-il précisé. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, est attendu sur place dans la soirée. "L'horreur vient de saisir notre ville", a déploré dans un message posté sur Facebook la maire de la ville, Michèle Lutz.