"L'effroi pénal s'est éloigné pour dévoiler le désarroi social". C'est par ces mots qu'Olivier Glady, procureur de la République de Sarreguemines, a résumé l'évolution de cette affaire. Ce lundi, une femme de 53 ans était retrouvée dans un appartement de Forbach en Moselle, le crâne rasé et l'air hagard. Devant les policiers, elle avait accusé son mari de l'avoir séquestrée pendant 12 ans et s'être livré à des actes de tortures.
Ce dernier a été placé en garde à vue mais devrait être très rapidement libéré car, selon le procureur, la thèse de la séquestration est une "réalité inexistante" et "aucun élément" n'a été retenu par les enquêteurs pour entamer des poursuites à l'encontre du conjoint.
Une maladie auto-immune très invalidante
Cette affaire met plutôt en avant la détresse sociale dans laquelle ce couple d'Allemands, installés en Moselle depuis 2011, était enfermé. Ces derniers vivaient coupés de la société et de toute aide extérieure. Plus de contact non plus avec leurs familles respectives, ni le moindre suivi social ou médical notamment en raison de la barrière de la langue.
Selon le médecin légiste qui l'a ausculté, la femme souffre pourtant d'une maladie très invalidante qui s'apparente à un rhumatisme auto-immune qui l'empêche de se lever et d'effectuer le moindre geste. Et c'est précisément cette maladie qui pourrait être à l'origine de ces dénonciations de tortures envers son mari, indique le parquet. "Son mari suggérait qu'elle le rendait responsable de son infortune de santé. Ce qui pourrait ainsi expliquer l'acrimonie déployée à son encontre par cette femme", a notamment indiqué Olivier Glady.
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Néanmoins, cette femme nie toute maladie et avance ne souffrir d'aucun maux. Son expertise psychiatrique se poursuit et le mari a, quant à lui, expliqué que sa femme avait déjà menacé d'appeler les services de secours lors d'une dispute conjugale. Aucun élément n'indiquant la moindre torture ou séquestration, sa garde à vue a été levée dans la soirée.