L'enquête se poursuivait mardi pour retrouver le commando armé de Kalachnikov qui a tiré lundi après-midi à Marseille, sans faire de blessé, dans une cité gangrenée par le trafic de drogue, mettant en joue des policiers pour prendre la fuite. La police judiciaire, chargée de l'enquête, cherche notamment à déterminer si deux voitures retrouvées calcinées après la fusillade ont pu servir aux malfaiteurs, a indiqué lors d'une conférence de presse le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Olivier de Mazières.
"Les événements liés au trafic de stupéfiants". Revenant sur le témoignage, évoqué dimanche par le procureur de Marseille, selon lequel un homme aurait pu être enlevé par le commando, Olivier de Mazières a déclaré ne pas avoir "pour l'instant (...) d'élément qui permette de le confirmer". "A priori, il semblerait que les événements soient liés au trafic de stupéfiants", alors que la cité est connue pour être un haut lieu du trafic, a-t-il poursuivi.
Selon le préfet de police, le commando qui a fait irruption dans la cité de la Busserine, dans les quartiers Nord, à bord de "trois à quatre véhicules" lundi vers 16h50 était composé de "cinq à dix individus" cagoulés et équipés d'armes de poing et d'armes longues de type Kalachnikov. Des policiers "à proximité" de la cité sont intervenus après que ces malfaiteurs "ont tiré en l'air", provoquant leur fuite. "Un dispositif de police a été immédiatement mis en place sur les itinéraires de fuite des assaillants, ce qui a permis de repérer un des véhicules", a-t-il détaillé. En prenant la fuite, les membres du commando à bord d'une des voitures ont notamment mis en joue des policiers, qui ont tiré à quatre reprises sur le véhicule sans l'empêcher de poursuivre sa route.
"Dans nos quartiers il y a aussi de la violence". Au lendemain de la fusillade, alors qu'il présentait à l'Élysée son plan banlieue, le président de la République a réagi mardi, en déplorant la "grande violence" qui gangrène certains quartiers: "Oui nos quartiers ont du talent, mais oui dans nos quartiers il y a aussi de la violence, il y a des choses qui ne vont pas, et c'est explosif". Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui a "condamné avec la plus grande fermeté les événements" mardi, a quant à lui annoncé l'affectation de "60 policiers supplémentaires" à Marseille d'ici début 2019.