Vrai ou faux rendez-vous amoureux transformé en guet-apens ? Après l’agression mortelle d’un jeune homme à Grande-Synthe dans le Nord, mardi, une enquête a été ouverte pour meurtre en bande organisée. Deux mineurs de 14 et 15 ans ont été placés en garde à vue. Selon les premiers éléments de l'enquête, les faits pourraient avoir été commis "par au moins trois individus", indique le parquet.
Philippe, 22 ans, a été roué de coups et retrouvé inconscient sur un parking derrière un supermarché dans la nuit de lundi à mardi. Gisant au sol, avec des fractures et des plaies au visage, il a été transporté à l'hôpital où il est décédé de ses blessures.
"C'est de la barbarie"
Dans cette commune de l'agglomération dunkerquoise, les habitants sont toujours sous le choc. Des petites maisons, même formes, mêmes couleurs et devant le petit jardin du numéro 59, les amis de Philippe sont rassemblés. Entre émotion, larmes et colère, Kelvyn, frère de la victime, prend la parole au micro d'Europe 1. Il dit attendre beaucoup du travail des enquêteurs. "On a confiance en eux, il faut que la justice suive. Il faut mettre des peines très lourdes parce que c'est de la barbarie ! On retiendra que mon frère était quelqu'un de souriant, aimable, gentil. Tout le monde garde une bonne image de lui et c'est le plus important", glisse-t-il.
"Cette fin est vraiment tragique"
Philippe a été agressé à 200 mètres de chez lui, sur un parking où des fleurs blanches sont déposées et forment un petit mausolée depuis mercredi. "C'était une très bonne personne, vraiment, je ne comprends pas ce qui a pu lui arriver, parce que c'était quelqu'un qui travaillait, qui n'était pas là à zoner avec les jeunes, à parler avec des gens qu'il ne fallait pas côtoyer. Je me dis que cette fin est vraiment tragique. C'est tombé sur lui comme ça aurait pu tomber sur quelqu'un d'autre", témoigne Fatima, ancienne collègue.
Une marche blanche organisée ce vendredi
En hommage à la victime, une marche blanche est organisée ce vendredi matin à Grande-Synthe. Le maire de Grande-Synthe, Martial Beyaert, a dénoncé une récupération politique et "les exactions de la fachosphère sur les réseaux sociaux". Il a aussi partagé le lien d'une cagnotte ouverte par des proches du jeune homme afin que ce dernier "puisse être enterré dignement".