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Lionel Gougelot (à Lille), Dimitri Pavlenko / Crédits photo : MAGALI COHEN / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Le 18 octobre dernier, Fabienne, infirmière à la retraite, avait été frappée de 36 coups de couteau avant d'être égorgée à son domicile. Son meurtrier présumé, un mineur sans-papiers, n'était pas un inconnu des services de police. Interpellé et placé en détention provisoire, il a mis fin à ses jours dans sa cellule.

C'est un crime abominable. Le 18 octobre dernier, Fabienne, une infirmière lilloise à la retraite âgée de 68 ans, est retrouvée morte dans une mare de sang. Elle a été sauvagement assassinée à son domicile aux Bois-Blancs, lardée de 36 coups de couteau avant d'être égorgée. Son tueur présumé est un jeune Ivoirien de 17 ans, mineur isolé, sans-papiers, qui s'est depuis suicidé dans sa cellule. Invitée de Dimitri Pavlenko dans Europe 1 Matin jeudi, Christine détaille l'agression subie par sa belle-sœur. Attention, certains propos peuvent choquer. 

"Cet individu a complètement torturé ma belle-sœur"

Fabienne rentrait chez elle lorsqu'elle a croisé cet individu à son domicile. "Elle a crié très fort, la voisine d'à côté est intervenue parce qu'elle l'entendait hurler et elle l'a retrouvée à moitié nue sur un fauteuil, le migrant au-dessus d'elle en train de l'étrangler", raconte Christine avant de poursuivre. "Elle a voulu intervenir, mais il l'a complètement mise par terre et cette dame a eu un traumatisme crânien, elle s'est sauvée. Cet individu a complètement torturé ma belle-sœur, lacérée de coups de couteau, sept coups de couteau dans le vagin, les mains tranchées. Il l'a scalpée, égorgée et dénudée", confie-t-elle.

Le frère de Christine, mari de Fabienne, a retrouvé sa femme dans une mare de sang après son agression. Une image qu'il ne pourra jamais s'enlever de la tête. "C'est une catastrophe. Il va s'accrocher à ses enfants et ses petits-enfants mais ça va être très dur", confesse-t-elle.

"Combien de morts faut-il pour qu'on réagisse ?"

Quand le jeune sans-papiers a été interpellé et écroué, la famille de la victime a découvert, effarée, que malgré quatre interpellations pour vol et violences dans l'est de la France, dans le Nord et en région parisienne, et deux placements en psychiatrie, il s'était retrouvé dans la nature. Un véritable danger public, hors de contrôle, selon Christine, la belle-sœur de Fabienne.

"C'est un parcours effrayant. Ce garçon n'aurait jamais dû pouvoir monter jusqu'à Lille puisqu'il avait déjà été repéré par la police. Il avait déjà été repéré pour un problème psychiatrique, il avait déjà été interné plusieurs jours à différents endroits […] Il a pris le RER, il a agressé des gens, il a volé et on le laisse en liberté en toute impunité avec tout ce qu'il a fait ! Il s'est retrouvé dans la nature. Et ça, c'est une colère terrible. On se dit mais jusqu'où ira-t-on ? Combien de morts faut-il pour qu'on réagisse ? Il n'aurait jamais dû se trouver à Lille", lance-t-elle.

"Il y a des manquements et un laxisme de l'État"

Au micro d'Europe 1, Christine pointe du doigt les défaillances de l'État. "Il n'aurait pas dû être là car il était sans-papiers, on savait qu'il était dangereux, il aurait dû être interné tout de suite ou repartir chez lui mais il n'aurait pas dû continuer son périple. Ce n'est pas possible. Il y a des manquements et des failles terribles. Il y a un laxisme. Il ne peut pas errer comme ça et venir dans tous les foyers possibles tranquillement. Il y a un manquement de l'État terrible", juge-t-elle.

Né en 2006 en Côte d'Ivoire, arrivé seul en France début 2022, il était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Le suicide en prison du tueur présumé met fin à l'action publique. La famille de Fabienne entend maintenant demander des comptes aux structures d'accueil qui ont failli dans le suivi et le contrôle de ce jeune déséquilibré.