Antonio Ferrara qui devait selon nos informations sortir de la prison de Réau ce vendredi, a été libéré ce matin. La levée d'écrou a eu lieu en milieu de matinée, a confirmé à Europe 1 son avocat. "C'est un soulagement pour lui et l'ensemble de ses proches après une très très longue période de détention", a réagi à l'AFP son conseil Amar Bouaou. "Il a pu sortir un peu avant la fin de sa peine à la faveur d'une confusion de peines" et d'un "changement de cap" pendant sa détention, où il a fait preuve d'un "comportement exemplaire", a ajouté l'avocat.
Vivre une "vie normale avec sa femme et ses deux enfants"
Antonio Ferrara s'apprêterait maintenant à rejoindre sa femme, toujours selon son avocat. Ce dernier a également évoqué, au micro d'Europe 1, "de l'émotion, du soulagement et puis également une préparation à cette sortie car il a déjà bénéficié de permissions de sortie depuis 2019 donc cahin-caha, il a pu se réhabituer à la liberté et mener une vie à l'extérieur avec ses proches. Il s'y est préparé, donc tout va bien".
>> LIRE AUSSI - Assassinat de Sophie Le Tan : Jean-Marc Reiser condamné à la perpétuité et 22 ans de sûreté
Mais faut-il craindre la récidive après un si lourd passé ? "Je n'ai pas de boule de cristal", concède son Maitre Amar Bouaou. "Mais je suis, je pense, l'un des témoins de son évolution. Elle s'est faite progressivement et je suis convaincu que celui qui était la figure du grand banditisme français en 2003 est une personnalité lambda qui aspire à vivre une vie normale avec sa femme et ses deux enfants", estime-t-il.
Libération sèche
Âgé de 48 ans et originaire de la cité Gabriel à Choisy-le-Roi dans le Val-de-Marne, "Nino" comme l'appellent ses proches, avait été condamné six fois et acquitté trois fois dans les années 2000. Il a obtenu une confusion des peines. Autrement dit, c'est une libération sèche, sans aménagement de peine. Une mansuétude qui s'explique par son comportement exemplaire en prison. "En 18 années, je crois qu'il n'y a pas eu une seule procédure disciplinaire déclenchée contre lui", relève son avocat.
>> LIRE AUSSI - «On est utiles à quelque chose» : en prison, un premier bilan après la réforme du travail
Amar Bouaou souligne aussi la "force mentale hors du commun" de son client qui, selon lui, ne présente pas de séquelles psychologiques clairement visibles. "C'est toujours la même personne qui vous accueille avec un sourire qui a toujours le bon mot, qui est toujours aussi généreux et qui ne donne pas le sentiment d'avoir passé 18 ans en prison. C'est assez impressionnant".
Depuis ce vendredi matin, Antonio Ferrara, surnommé dans la presse le "roi de la belle" pour son évasion de la prison de Fresnes en 2003, a donc réglé toutes ses dettes envers la société. Sa cavale avait duré quatre mois.