L'IGPN, la police des polices, préconise de supprimer progressivement l'usage du Flash-Ball. L'annonce a été faite jeudi en marge de la présentation du bilan annuel de l'IGPN. Les responsables de l'Inspection générale de la police estiment que cette arme n'est plus adaptée et trop dangereuse. Il faut dire qu'elle a déjà été très critiquée, après avoir causé une série de très graves blessures.
Un usage en baisse. Depuis que les forces de l'ordre en sont largement dotées, le Flash-Ball a déjà provoqué un décès à Marseille et une demi-douzaine de blessures graves. L'an dernier, les policiers l'ont moins utilisé qu'en 2013 : 556 tirs de Flash-Ball ont été comptabilisés en 2014, contre 662 l’année d’avant, soit 16% de tirs en moins.
"Une arme pas adaptée". L'Inspection générale de la police nationale estime que c'est désormais une arme obsolète, qui date de 1996, et qui est aujourd'hui "dépassée". La patronne de l'IGPN, Marie-France Monéger, demande donc que le Flash-Ball soit progressivement retiré.
"Évidemment, lorsqu’on se rend compte qu’une arme n’est pas adaptée, notre devoir c’est de la faire évoluer, de faire évoluer la doctrine d’emploi ou tout simplement de la rayer du catalogue. Et de choisir d’autres armes qui sont plus adaptées. Encore une fois, les policiers ont besoin d’une arme, ça s’est évident. Après, à nous d’élaborer les bonnes doctrines d’emploi à suivre", détaille-t-elle au micro d’Europe 1.
Une arme de remplacement ? A terme, pour remplacer le Flash-Ball, l'IGPN préconise d'utiliser l'actuel "lanceur de balles de défense", appelé LBD, qui est beaucoup plus précis. Mais il faudra l'utiliser avec une munition spéciale, parce qu'actuellement cette arme tire jusqu'à 40 mètres, alors que le Flash-Ball est justement fait pour des tirs de courte portée, c’est-à-dire à 7 ou 8 mètres. Le LBD ne peut donc pas se substituer au Flash-Ball en termes d’utilité. Toutefois, on constate une légère hausse de son utilisation en 2014, avec 800 tirs recensés en 2014.
Le Taser préféré par les policiers. A l’inverse de l’utilisation des Flash-Ball, celle des Taser est plébiscitée par les policiers, même si son utilisation est en légère baisse, avec 567 emplois en 2014. Et dans 20% des cas, il s’agissait d’un moyen de dissuasion, qui consiste à allumer le Taser et à le pointer sur la personne, sans tirer dessus. Une arme qui permet donc de maitriser la situation sans avoir recours à la force.