Rémy Daillet, figure d'un mouvement complotiste et soupçonné d'avoir contribué à l'enlèvement de la petite Mia en France mi-avril, ainsi que sa famille, ont été expulsés de Malaisie dimanche matin, ont indiqué plusieurs sources concordantes à l'AFP. "Je confirme qu'ils ont déjà été déportés par les services de l'immigration", a indiqué une source judiciaire tandis qu'une autre source a précisé que Rémy Daillet, sa compagne et trois enfants avaient été remis aux autorités françaises.
Une grève de la faim pour protester
Rémy Daillet, sa compagne Léonie Bardet, enceinte, et ses trois enfants de 17, 9 et 2 ans, avaient été arrêtés pour situation irrégulière fin mai sur l'île touristique de Langkawi où ils résidaient depuis 2016. "Ils ont pris un vol commercial vers l'aéroport de Changi à Singapour avec une escorte de sécurité renforcée", a indiqué une source à l'AFP. Ils doivent ensuite prendre un vol pour Paris où ils sont attendus lundi matin. "Ce n'est pas une extradition mais une expulsion qui a été orchestrée par le service de l'ambassade de France en Malaisie, forçant ensuite la main à la police royale malaisienne pour aller rafler Rémy Daillet et sa famille chez eux", s'exclame l'avocat de la famille, Jean-Christophe Basson-Larbi au micro d'Europe 1. Avant d'ajouter : "il faut bien comprendre que cette famille supporte un enfer carcéral depuis 15 jours".
Le Français et sa famille ont été "remis aux autorités françaises à l'aéroport de Kuala Lumpur", a expliqué cette source, précisant qu'ils apparaissaient tous en "bonne santé". Rémy Daillet avait entamé une grève de la faim pour protester contre son arrestation tandis que sa compagne enceinte craignait des complications si elle prenait l'avion, selon leur avocat français.
Mis en cause dans l'affaire Mia
Rémi Daillet et sa famille n'ont pas été arrêtés dans le cadre de l'affaire de l'enlèvement de la petite Mia mais parce que leurs visas ont expiré. Mia, 8 ans, avait été enlevée mi-avril à la demande de sa mère par plusieurs hommes alors qu'elle était hébergée chez sa grand-mère dans un village des Vosges (est de la France). Selon le procureur de Nancy (est), Rémy Daillet aurait joué un rôle important dans l'organisation de l'enlèvement de l'enfant. "Pour le moment, Rémy Daillet n'est pas en train de préparer son éventuelle défense sur ce dossier", assure son avocat sur Europe 1.
Dans une vidéo mise en ligne après l'enlèvement de la fillette, Rémy Daillet avait tenté de se défendre. Sans évoquer nommément Mia, il réfutait le terme d'enlèvement. Dans d'autres vidéos plus anciennes il défendait l'idée d'un coup d'État populaire et se disait opposé aux impôts, aux vaccins, aux masques ou à la 5G. Dans le cadre de l'affaire Mia, six hommes et la mère de la fillette, proches de la mouvance anti-système et complotistes, ont été mis en examen et placés en détention provisoire.