Fabien Azoulay, un Français condamné à 16 ans de prison par la justice turque pour détention de stupéfiants, a été transféré mardi en France pour y finir de purger sa peine, ont annoncé ses avocats. Dans un communiqué diffusé dans la matinée, Me Carole-Olivia Montenot et Me François Zimeray ont salué "l'aboutissement d'un long combat dans lequel la mobilisation de l'opinion publique aura été décisive".
"Un grand soulagement"
Puis mardi soir, Me Montenot a confirmé à l'AFP que son client, détenu depuis quatre ans en Turquie, était bien arrivé en France où il avait été incarcéré à la maison d'arrêt de la Santé, à Paris, après avoir été présenté au parquet. "Une belle nouvelle, un grand soulagement, l'aboutissement d'une mobilisation collective et juste", a écrit sur Twitter le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune.
#Justice | Fabien Azoulay rentre en France. Une belle nouvelle, un grand soulagement, l’aboutissement d’une mobilisation collective et juste @francediplo@EmmanuelMacronhttps://t.co/Itv8TjcXSW
— Clement Beaune (@CBeaune) August 17, 2021
Pendant un court voyage en 2017 à Istanbul pour réaliser des implants capillaires, Fabien Azoulay, aujourd'hui âgé de 43 ans, avait été arrêté pour avoir acheté sur Internet une fiole de GBL. Le GBL est un produit chimique utilisé comme solvant à peinture qui, une fois ingéré, se transforme dans le corps en GHB, autrement appelé la "drogue du violeur". Selon ses avocats, il ne savait pas que ce produit avait été interdit en Turquie six mois plus tôt et se l'était fait livrer "en toute bonne foi".
Condamné à seize ans de prison en Turquie
Le Français, également de nationalité américaine, avait été condamné à vingt ans de réclusion pour "importation de stupéfiants", une peine ensuite ramenée à seize ans et huit mois en appel. Ses avocats ont déposé mardi une requête au tribunal judiciaire de Paris afin d'adapter sa peine et la ramener à cinq ans, comme le prévoit le code pénal français pour cette infraction.
En avril, Me Montenot et Me Zimeray avaient évoqué pour la première fois publiquement le cas de leur client, jugeant qu'il avait été "victime de violences aggravées commises par un codétenu" qui lui avait infligé en 2018 "des brûlures en raison de son homosexualité et de son appartenance à la religion juive". Selon l'Elysée, son transfert a été rendu possible suite à un échange entre Emmanuel Macron et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet de l'Otan le 14 juin.