Les "héros" américains du Thalys "motivés" par la "survie"

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GV avec AFP , modifié à
Les trois jeunes Américains qui ont réussi à maîtriser vendredi Ayoub El Khazzani dans le train Amsterdam-Paris sont sortis de leur silence dimanche.

Restés discrets jusqu'à présent, les trois jeunes Américains qui ont réussi à maîtriser vendredi Ayoub El Khazzani dans le train Amsterdam-Paris se sont enfin exprimés. Réunis à l'ambassade des Etats-Unis à Paris lors d'une conférence de presse, les trois "héros" ont dit avoir agi "sans réfléchir" avant d'exprimer leurs doutes sur la défense du suspect.

"J'ai vu qu'il avait ce qui ressemblait à une AK-47". "Ce qui m'a motivé, c'est la survie et permettre aux autres du train de survivre aussi", a expliqué Spencer Stone, 23 ans, le bras en écharpe. "Je me suis tourné et j'ai vu qu'il avait ce qui ressemblait à une AK-47 et elle semblait enrayée ou ne fonctionnait pas. Il essayait de charger l'arme". Après lui avoir sauté dessus, "j'ai commencé à l'étrangler, il sortait des armes de partout (...) Tous les trois, on lui a donné des coups de poing, je l'ai étranglé jusqu'à ce qu'il soit insconcient", a-t-il détaillé. Le jeune militaire américain, blessé par un cutter à la main, est sorti samedi soir de l'hôpital et il s'agissait de ses premières déclarations publiques.

"Ses idées étaient vraiment claires". Interrogé sur les affirmations du suspect lors de ses premières heures de garde à vue niant toute velléité jihadiste et affirmant avoir uniquement voulu rançonner les passagers, Anthony Sadler a répondu: "On n'a pas besoin de huit chargeurs pour dévaliser un train". "Il avait beaucoup de munitions, ses idées étaient vraiment claires", a renchéri Alek Skarlatos.

Interrogé pour savoir s'il pensait que l'attaquant était bien formé aux armes, Spencer Stone a répondu : "Il n'avait clairement aucune formation pour les armes à feu. S'il avait su ce qu'il faisait ou s'il avait fait ce qu'il fallait, il aurait pu vider les huit chargeurs et on ne serait probablement pas là aujourd'hui ainsi que beaucoup d'autres gens".

Pour Anthony Sadler, "la leçon qu'on doit retenir c'est que dans un moment de crise comme ça, j'aimerais que les gens comprennent qu'il faut faire quelque chose. Se cacher ou rester assis là où on est ne va rien donner et l'attaquant aurait réussi si mon ami Spencer ne s'était pas levé et précipité sur lui". "Lors d'un attentat terroriste comme celui-là, il faut faire quelque chose s'il vous plaît, ne restez pas là de manière passive", a-t-il plaidé.

Tous trois, ainsi que le Français et le Britannique qui sont intervenus dans le train, seront reçus lundi à l'Elysée par le président de la République. Le président de la République leur remettra la Légion d'honneur, ainsi qu'au Britannique Chris Norman.