Le parquet de Saint-Étienne a ouvert jeudi une enquête pour "non-assistance à personne en danger et homicide involontaire", après le décès en mars d'une femme de 38 ans, enceinte, qui avait appelé le Samu neuf jours auparavant.
Dans les heures qui ont suivi le dépôt de plainte de la famille de la défunte, jeudi, au commissariat de Firminy, dans la Loire, le procureur adjoint de la République de Saint-Étienne, André Merle, a "saisi la police judiciaire d'une enquête préliminaire", a déclaré ce dernier. Le mari de cette mère de deux enfants, enceinte de six mois, avait appelé les urgences le 28 février après un malaise de son épouse, selon l'avocat de cette famille stéphanoise, Me André Buffard, confirmant une information du quotidien régional Le Progrès.
Tachycardie. Me Buffard a précisé que le couple avait "bien été mis en relation avec un médecin régulateur du centre 15". Une fois posé son diagnostic, ce dernier aurait alors suggéré à la femme souffrant de tachycardie de contacter son médecin traitant ou SOS Médecin. Le praticien de SOS Médecin arrivé à son domicile une quarantaine de minutes plus tard, aurait d'abord diagnostiqué un malaise vagal, avant de constater que la patiente, dont la tension chutait, présentait les symptômes d'un arrêt cardiaque. Il a alors entamé un massage cardiaque et fait appeler le Samu et les pompiers.
L'hôpital dément tout fonctionnement. Hospitalisée vers 19h au CHU de Saint-Étienne, la patiente a été placée en coma artificiel. Son décès est intervenu le 9 mars. La veille de sa mort, son accouchement avait été provoqué, mais le bébé prématuré est mort-né. Contacté par l'AFP, le CHU a démenti tout "dysfonctionnement". L'hôpital a invoqué, dans un courrier transmis à la famille, une "imprévisible mort subite de l'adulte", selon Me Buffard. "Mes clients estiment quant à eux qu'on est face à une erreur de diagnostic d'une crise cardiaque de la part du médecin régulateur", a-t-il ajouté.
Une affaire qui fait écho à l'actualité. Mercredi, une autre enquête préliminaire a été ouverte à Cahors après la plainte d'une famille qui reproche au Samu une intervention trop tardive auprès d'un septuagénaire décédé début avril. Ces affaires font écho au décès en décembre de Naomi Musenga, une jeune femme de 22 ans, moquée au téléphone par une opératrice du Samu à Strasbourg.