Quarante-huit enquêtes judiciaires ont été ouvertes par la "police des polices" après des accusations de violences policières en France depuis le début des manifestations contre la loi travail, a annoncé sa directrice. Les enquêtes ouvertes "principalement à Paris et Rennes, concernant exclusivement des violences", a affirmé la directrice de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), Marie-France Moneger Guyomarch en présentant le traditionnel bilan 2015 de la "police des polices". "Il faut les mettre en parallèle avec les quelque 1.500 manifestations" souvent "violentes", a-t-elle nuancé.
Des passants pris dans les charges de la police. "Sur ces plaintes, auxquelles s'ajoutent 22 signalements, beaucoup disent être des passants et se retrouvent en fait souvent (pris) dans les charges de la police", a-t-elle ajouté. "Tout le monde filme tout le monde et cela circule sur les réseaux sociaux", c'est "la grande nouveauté", a-t-elle souligné.
Enquête en cours.Sur le jeune homme blessé grièvement à la tête après l'usage par un policier d'une grenade dissuasive pendant la manifestation du 26 mai à Paris, la directrice de la "police des polices" a précisé que dans cette affaire comme d'autres, "les (policiers) mis en cause" sont entendus "à la fin" des investigations, a-t-elle encore fait valoir. "Nous en sommes au trois-quarts (de l'enquête)", selon elle. Le blessé, Romain, âgé de 28 ans, est "sorti du coma", a-t-elle précisé.
213 blâmes ou avertissements. Marie-France Moneger Guyomarch a par ailleurs relevé qu'un total de 213 policiers ont fait l'objet de blâmes ou avertissements, contre 125 en 2014, mais que les procédures avaient pris du retard en raison des élections professionnelles dans la police. Elle a aussi évoqué la plateforme internet de signalement ouverte en 2013 et permettant de signaler des dérapages. Plus de 1.000 concernent des interventions de police contestées sur, selon elle, 1,6 million d'interventions par an.