La colère quotidienne des policiers a envahi les rues en France. Des opérations ont été menées à Paris, Montpellier, Reims, Alibi, Toulouse. À Nantes, les policiers se sont rassemblés avec les voitures de service, en dépit des rappels et menaces de la hiérarchie. Des ralentissements sur les routes pour distribuer des bonbons à Marseille ou encore à Dijon ont également eu lieu. La musique des bisounours a aussi retenti lors d'un pseudo-contrôle d’automobilistes, sans aucune verbalisations.
Depuis dix jours, ils manifestent un peu partout dans le pays. Les policiers sont en colère après l’interview d’Emmanuel Macron au média en ligne Brut dans laquelle il a évoqué les violences policières et les contrôles au faciès. Lundi, à Grenoble, 132 fonctionnaires sur 523 policiers isérois ont symboliquement entamé une démarche pour quitter l’institution pour protester contre le "lâchage" présidentiel de la police.
Ils ont ainsi déposé une demande de rupture conventionnelle, la première étape pour quitter la police. Selon Yannick Biancheri, délégué Alliance en Isère, "ils font un premier rapport pour montrer combien l'administration est prête à leur donner s'ils quitteraient la maison police pour faire une reconversion".
"Ils sont à bout"
"Les collègues n'en peuvent plus, ils sont à bout, souffle Yannick Biancheri, la police a toujours été là pour protéger la population. Pour les manifs, les attentats, le Covid, on a toujours compté sur la police. En revanche, il y a une intervention de police toutes les secondes, on en sort une de son contexte et on refait tout le procès de la police en général". Et il ajoute, confirmant que les paroles d'Emmanuel Macron sont mal passées : "Le fait de dire que la police fait des contrôles au faciès, que la police est violente, sont des propos inadmissibles".
La direction départementale de la sécurité publique (DDSP) de l'Isère, a confirmé à l'AFP que la hiérarchie avait été "informée" mais que les demandes de ruptures conventionnelles allaient être directement déposées en préfecture.