La délinquance a fortement baissé à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône en 2015, selon le bilan communiqué par la préfecture mardi, mais les coups et blessures et homicides sont en hausse, comme au niveau national. Ces chiffres ont été dévoilés alors que cinq personnes ont déjà trouvé la mort dans des règlements de comptes dans les Bouches-du-Rhône depuis le début de l'année 2016.
21 règlements de compte en 2015. L'évolution du nombre de règlements de comptes ou tentatives dans les Bouches-du-Rhône, souvent très médiatisés, montre une certaine stabilité : 22 faits en 2013, 26 en 2014 et 21 en 2015. Ces faits ont provoqué la mort de 17 personnes en 2013, 18 en 2014 et 19 en 2015. En 2012, ces mêmes règlements de comptes avaient fait 22 morts.
64 homicides en 2015. En revanche, les homicides et les coups et blessures volontaires ont augmenté. Sur le département, il y a eu 60 homicides en 2013, 56 en 2014 et 64 en 2015, soit une hausse de 14,3% entre 2014 et 2015, comparable à la tendance nationale (16,1%). Selon le parquet et la police judiciaire, le taux d'élucidation, c'est-à-dire lorsque l'auteur présumé d'un crime ou délit est non seulement identifié mais aussi mis en examen, a été de 53% en 2015 (21% en 2012).
S. Ramis/P. Defosseux, vl/jmc/sc / AFP
Deux fois moins de vols avec violence. A Marseille, les violences volontaires sont en baisse de 3% en 2015 par rapport à 2014 et de 19,9% si l'on se réfère à l'année 2013. Dans les Bouches-du-Rhône, elles sont stables entre 2014 et 2015 et en baisse de 12,6% entre 2013 et 2015. Les vols avec violences ont baissé de 26,7% à Marseille sur un an, et ont été divisés par plus de deux en deux ans. Les tendances sur le département sont très proches (-26,7% sur un an, -44,7% sur deux ans). Les vols à main armée ont diminué d'environ un tiers entre 2013 et 2015, que ce soit sur le département ou à Marseille. Les atteintes aux biens sont également en diminution, sur le département (-8,6% entre 2013 et 2015) et à Marseille (-14,5% sur même période).
Répression et interventions sociales. Selon le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nuñez, les bons résultats 2015 sont à mettre sur le compte de la "méthode globale" appliquée "notamment dans les 40 cités" considérées comme les plus sensibles de la cité phocéenne. Cette stratégie policière, judiciaire et sociale, mise en place depuis quelques années à Marseille, allie opération policière massive et prolongée dans les cités visées, suivie d'interventions à caractère social. Au-delà de ce "véritable harcèlement" des délinquants et notamment des trafiquants de drogues, Laurent Nuñez a salué le "travail en profondeur" des services d'enquête "pour démanteler les réseaux".