Loïk Le Priol, principal suspect dans la mort à Paris de l'ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, va être remis par la Hongrie aux autorités françaises "dans un délai de dix jours", a annoncé le tribunal de Budapest ce vendredi. Le jeune homme de 27 ans avait été interpellé mardi soir au poste-frontière de Zahony dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen, alors qu'il s'apprêtait à se rendre en Ukraine. Intervenant par visioconférence à l'audience, il a donné son accord à son transfert.
Loïk Le Priol est apparu calme et coopératif et a refusé de s'exprimer sur l'affaire. Il avait auparavant expliqué à la police vouloir rejoindre l'Ukraine "pour combattre". Trois couteaux ont été saisis dans sa voiture. "Dans un tel cas, la procédure prévoit une remise sous 10 jours", a précisé la juge Judit Csiszar.
Une remise "dans les prochaines 24 ou 48 heures"
Selon l'avocat du suspect Laszlo Beno, les autorités françaises vont probablement "intervenir rapidement" pour une remise "dans les prochaines 24 ou 48 heures". Cet ancien militaire et membre du mouvement d'extrême droite GUD est soupçonné d'avoir tiré samedi, en plein centre de Paris, sur l'ancien international argentin de 42 ans, décédé sur place des suites de ses blessures.
Un autre homme, Romain Bouvier, 31 ans, ancien étudiant de l'université parisienne Assas également actif à l'ultradroite, a été interpellé mercredi dans la Sarthe. Il aurait aussi tiré sur l'ex-international argentin. La veille, une femme de 24 ans soupçonnée d'avoir conduit le soir des faits un véhicule appartenant à Loïk Le Priol, avait été mise en examen pour "complicité d'assassinat" et placée en détention provisoire.
Loïk Le Priol est connu pour sa radicalité et sa violence. Son ancrage à l'ultradroite lui vaut d'être "fiché S" par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ont précisé des sources proches du dossier. La fiche S est l'une des catégories du fichier des personnes recherchées (FPR), pas seulement pour terrorisme. Il doit comparaître, tout comme Romain Bouvier, devant un tribunal, en juin, pour "violences aggravées" contre un membre du GUD, qu'ils sont soupçonnés d'avoir roué de coups et humilié avec trois autres membres du mouvement d'ultradroite.