Samire Lymani, 41 ans, a été condamné à 30 années de réclusion criminelle mardi à Montpellier pour avoir tué sa compagne, Aurélie Vaquier, retrouvée enterrée en avril 2021 sous une dalle de béton au domicile du couple, dans l'Hérault. Après quatre heures de délibéré, le jury a reconnu "coupable" cet ex-militaire et chauffeur routier, qui niait farouchement les faits, et l'a condamné conformément au réquisitoire de l'avocat général.
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"Je suis innocent ! Justice ! Justice !", a crié l'accusé
À l'énoncé du verdict, Samire Lymani a hurlé depuis le box des accusés "Je suis innocent ! Justice ! Justice !", avant d'être évacué. Sur les bancs des parties civiles, les proches d'Aurélie Vaquier ont applaudi la décision. "La peine est conséquente et adaptée à ce monstre", a réagi quelques minutes plus tard le frère d'Aurélie, Jérémy Vaquier, visiblement très ému : "On a toujours la crainte d'envoyer un innocent en prison. Mais bien qu'il clame son innocence, les preuves sont là, on va enfin pouvoir penser à autre chose, même s'il fera appel, forcément".
De fait, l'avocat de la défense, Me Mathieu Montfort, qui espérait avoir suffisamment semé le doute des jurés en apportant un "éclairage" différent des faits reprochés à son client, a aussitôt annoncé "faire bien évidemment appel de cette décision".
La juene femme retrouvée morte le 7 avril 2021 à Bédarieux
Samire Lymani, qui avait signalé la disparition de sa compagne le 23 février, près d'un mois après sa disparition, a toujours nié son implication dans le meurtre de la jeune femme de 38 ans, retrouvée morte le 7 avril 2021 à Bédarieux. Son corps avait été découvert sous une dalle de béton elle même dissimulée sous une estrade de bois au domicile même du couple.
Selon l'accusé, les faits se seraient produits alors qu'il s'était absenté quelques jours dans sa famille. Dans son réquisitoire, l'avocat général Damien Kincher a évoqué cette "hypothèse abracadabrantesque" selon laquelle un inconnu aurait tué la jeune femme avant de couler une dalle de béton : "Mensonges, mensonges, mensonges... cet inconnu, c'est vous, Samire Lymani", avait lancé l'avocat général, en dénonçant un "crime affreux".
L'accusé affirmait ne rien avoir vu de suspect en rentrant au domicile
"Ne peut-il pas y avoir quelqu'un qui connaissait Aurélie, qui connaissait les lieux ?", avait répliqué Mathieu Montfort, plaidant l'acquittement face à l'"absence de certitudes". "Vous allez me libérer. Je veux qu'on recommence l'enquête. Il faut qu'on retrouve celui qui a fait ça !", avait lancé Samire Lymani, invité à s'exprimer une dernière fois avant le délibéré. Jugé depuis le 9 janvier pour "meurtre par concubin", il risquait la réclusion criminelle à perpétuité. Mais cette peine "est à réserver aux criminels en série", avait expliqué l'avocat général.
Pour l'accusation, Aurélie Vaquier n'a en fait "jamais quitté son domicile". La preuve ? Elle portait un pyjama et des chaussons d'intérieur quand elle a été tuée. Quant au message qu'elle aurait envoyé le 28 janvier pour annoncer son départ à la campagne pour "lire et écrire"? "Un faux, un leurre pour éloigner l'enquête", rédigé par Samire Lymani, a martelé Damien Kincher. Si la déclaration "tardive" de sa disparition à la gendarmerie est "le premier élément à charge", Samire Lymani "signe sa culpabilité" lorsqu'il affirme n'avoir rien vu de suspect en rentrant au domicile conjugal le 6 février, selon le magistrat.
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Puisqu'il y a fait des travaux, il a nécessairement dû s'apercevoir, selon l'avocat général, qu'une dalle de béton avait été coulée sous la fameuse estrade de bois, là où le corps d'Aurélie sera découvert par la gendarmerie.
"Naufrage d'un couple à la dérive"
Sur le mobile, incertain, le magistrat du parquet a évoqué le "naufrage d'un couple à la dérive", "embarqué dans un projet" mal ficelé de création d'un restaurant végan. "Cela tourne au cauchemar, il voulait la remplacer", a avancé Damien Kincher.
Pendant des semaines, Samire Lymani avait eu tout le loisir de se "débarrasser du corps" ou de fuir, mais il était "resté là, à attendre", avait souligné son avocat : "Est-ce que tout ça est logique?" pour un meurtrier, avait-il demandé. La cour d'assises a estimé que c'était bien ce qu'il s'était passé.