Salah Abdeslam n'a peut-être jamais quitté Molenbeek avant d'être arrêté vendredi. Le dernier membre vivant des commandos des attentats du 13 novembre à Paris a réussi à se dissimuler dans la commune d'où il est originaire grâce à des complices. Ahmed El Khannouss, premier adjoint à la mairie de Molenbeek tient lundi sur Europe 1 à modérer l'aide qu'il a pu recevoir. "Il n'a bénéficié que d'un soutien très, très restreint", tempère-t-il, refusant de voir la population associée au terrorisme. "Les habitants de Molenbeek en ont plus que marre d'être associés, stigmatisés, suite à ce drame du 13 novembre", lâche Ahmed El Khannouss.
"Nous ne tournons pas le dos à nos responsabilités". L'élu reconnaît malgré tout des difficultés à Molenbeek, mais refuse que la commune et ses habitants endossent tout. "Nous ne sommes pas à l'abri des problèmes de société, nous ne tournons pas le dos à nos responsabilités, mais de là à nous faire porter la totalité des responsabilités sur les actes qui se sont déroulés je trouve que c'est un peu trop simpliste", regrette l'élu.
"La France n'a pas de leçons à donner". Lundi, Anne Hidalgo a fustigé sur France Info "la forme très communautariste" de Molenbeek et le rôle des réseaux dont a bénéficié Salah Abdeslam. Pour Ahmed El Khannouss, la critique est malhonnête. "Madame Hidalgo, comme d'autres responsables politiques français ont la fâcheuse habitude d'attaquer la Belgique et notre commune, je trouve indécent de lancer ce genre d'affirmation. La France avec ses banlieues n'a vraiment pas de leçons à donner à la Belgique et à Molenbeek", estime-t-il. Ahmed El Khannouss constate par ailleurs que la "période électorale est en train de prendre de l'ampleur" en France et redoute que "certains prennent Molenbeek en otage dans le cadre de leur campagne électorale".