"Cette nouvelle déchirante était redoutée" : ce sont les mots de la famille du petit Emile, ce jeune garçon de 2 ans et demi disparu depuis le 8 juillet, et dont des ossements ont été retrouvés samedi par une randonneuse à proximité du hameau du Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence. L'heure est au recueillement, et un hommage devrait prochainement être rendu dans la commune.
"On va continuer à mettre à disposition de la justice beaucoup de monde", assure Darmanin
L'émotion touche tout le monde, y compris le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qui a tenu à réagir dimanche. "Beaucoup de tristesse pour ce petit garçon, ce petit ange. En tant que père de famille, j'ai des enfants du même âge. On est vraiment tous touchés à chaque fois qu'un drame touche un enfant", a-t-il assuré.
Le ministre de l'Intérieur a souligné que ces dernières semaines, "plus de 100 gendarmes se sont mobilisés pour retrouver l'enfant vivant, et découvrir désormais ce crâne (...) On va continuer à mettre à disposition de la justice beaucoup de monde. Avec le directeur général de la gendarmerie, on va accéder à la demande de l'IRCGEN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale, ndlr), pour que ceux qui font les analyses dans la gendarmerie nationale, qui ont un très haut niveau de technicité, aillent sur place pour aller plus vite et découvrir ce qu'il s'est passé".
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Un hameau bouclé et interdit d'accès pour plusieurs jours
Cette découverte macabre met fin à neuf mois de recherches, mais ne met pas fin pour autant à l'enquête qui doit déterminer la cause de la mort du bambin. Est-ce une mort naturelle, accidentelle, criminelle ? Depuis la découverte des ossements, le hameau du Haut-Vernet est bouclé et interdit d'accès pour plusieurs jours.
Les enquêteurs de la Section de recherches de Marseille sont arrivés les premiers sur zone, notamment à l'endroit où une randonneuse dit avoir trouvé le crâne qui s'est avéré, après analyse, être celui du petit Émile. Ils ont ensuite été rejoints par une trentaine d'experts dans ce lieu difficile d'accès, boisé et escarpé.
Les enquêteurs espèrent retrouver d'autres parties du corps
C'est un secteur déjà fouillé lors des recherches l'été dernier qui est situé à environ deux kilomètres de la maison des grands-parents du garçonnet. Mais avec le temps, des glissements de terrain ou des animaux ont pu transporter les ossements. Raison pour laquelle il est impossible, pour l'heure, de déterminer depuis quand ces os se trouvent en pleine nature. Les enquêteurs espèrent aussi retrouver les autres parties du corps pour tenter de relever des traces qui pourront expliquer ce qui a pu se passer, si la mort est due à des coups, une blessure par arme ou si elle fait suite à une chute.
Aucune piste n'est écartée
Dans cette dernière hypothèse, des lambeaux, des fibres de vêtements que portait l'enfant devraient être découverts. Dans le cas contraire, la piste criminelle s'imposerait sans être totalement certaine. Jusqu'à présent, les enquêteurs étudient toutes les possibilités, de l'accident à l'acte volontaire ou involontaire d'un tiers. Pour se donner toutes les chances de résoudre cette affaire, les meilleurs spécialistes sont mobilisés, assure le colonel Pierre-Yves Bardy qui commande le groupement de la gendarmerie des Alpes-de-Haute-Provence. "Tous les moyens techniques ont convergé sur le département, à savoir les équipes cynophiles du Centre national d'investigation cynophiles de Gramat. Ce sont des chiens experts spécialisés dans la recherche des restes humains. L'IRCGN est également présente avec en particulier des anthropologues".
La présence de ces derniers doit permettre, en cas de nouvelles découvertes, de faire une première analyse rapide des éléments recueillis. Un escadron de gendarmerie composé de 50 militaires est également engagé pour empêcher l'accès au Haut-Vernet et empêcher curieux et journalistes d'approcher.