Au lendemain de la mort d'un adolescent de 16 ans mercredi soir dans une collision en deux-roues avec un véhicule de police à Élancourt (Yvelines), la CRS 8 est envoyée à Maurepas et Élancourt après la demande du préfet des Yvelines ce jeudi matin. Selon une source policière, la victime est accusée d'un refus d'obtempérer, en début de soirée, alors que son deux-roues était "suivi à distance" par une voiture de police dans cette ville de banlieue située à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Paris. Une histoire qui rappelle celle de Nahel, décédé à la suite d'un contrôle routier qui avait été l'élément déclencheur de plusieurs nuits d'émeutes.
Deux enquêtes ouvertes
À une intersection, le deux-roues est entré en collision avec "un autre véhicule de police", selon la version de cette première source policière. Les faits ont eu lieu vers 18H40, selon une autre source policière.
Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Versailles : une pour "refus d'obtempérer", confiée à la sûreté territoriale des Yvelines, l'autre pour "homicide involontaire par conducteur", confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Deux policiers ont été placés en garde à vue dans le cadre de cette seconde enquête, et ont été entendus par l'IGPN dans la soirée.
L'adolescent de 16 ans, d'abord en arrêt cardiaque respiratoire, avait dans un premier temps pu être réanimé par les secours puis transporté vers l'hôpital, selon une source policière. Mais il y a succombé à ses blessures, a indiqué le parquet. Un escadron de gendarmes mobiles a été envoyé à Élancourt pour prévenir d'éventuels troubles dans cette ville de 25.000 habitants, selon une source policière.
Vague de colère
Le décès de cet adolescent intervient à peine plus de deux mois après la mort de Nahel M., 17 ans, tué à Nanterre (Hauts-de-Seine) par un policier lors d'un contrôle routier le 27 juin dernier. Les images du motard tirant à bout portant sur le garçon, largement diffusées sur les réseaux sociaux, avaient soulevé une vague de colère dans le pays, où la mort de jeunes hommes issus de l'immigration lors d'interventions policières a souvent été le détonateur d'émeutes urbaines.
Après le décès de cet adolescent, des émeutes avaient éclaté en région parisienne et dans le reste du pays. Ces violences urbaines d'une intensité inédite ont été marquées par des heurts entre émeutiers et forces de l'ordre, des scènes de pillages, des tirs de mortiers d'artifice sur des bâtiments publics et des incendies.
Au 31 août, 32 enquêtes étaient menées par l'IGPN pour des violences lors des émeutes ayant suivi la mort de Nahel et une par l'IGGN, son équivalent pour la gendarmerie. Près de 4.000 personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre et environ 2.000 condamnées par la justice en lien avec ces violences urbaines, selon les derniers chiffres officiels communiqués.