La gérante d'un chenil dont un des chiens a tué mardi une femme de 93 ans dans un cimetière du Gard en lui sautant à la gorge, ainsi que son apprentie, ont été mises en examen pour "homicide involontaire", a indiqué le parquet. La gérante de ce centre canin spécialisé dans l'élevage des massifs dogues argentins, âgée de 43 ans, a été placée en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet, a annoncé vendredi à l'AFP le procureur d'Alès, Abdelkrim Grini.
Le chien évacué de la commune après l'attaque mortelle
Son apprentie de 18 ans, qui promenait trois chiens dont un lui a échappé mardi dans le cimetière de Canaules-et-Argentières, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Nîmes, a elle aussi été mise en examen pour "homicide involontaire" mais laissée en liberté, a précisé le magistrat.
La gérante et ses deux fils jumeaux, âgés de 19 ans, ont en outre été mis en examen pour "modification de scène de crime ou de délit" pour avoir évacué du village le chien ayant mortellement blessé à la carotide la victime avant l'arrivée des gendarmes. Ancienne maire de cette commune rurale d'environ 500 habitants, la nonagénaire se rendait en fin d'après-midi sur la tombe d'un proche, dans le cimetière situé à la sortie du village, lorsqu'elle a été attaquée par un chien.
Un récit mensonger pour dissimuler leur responsabilité
Le dogue argentin est un molosse de type dogue, généralement de grande taille (60-65 cm), musclé et doté d'une mâchoire puissante. La jeune femme qui a donné l'alerte a dans un première temps indiqué qu'il s'agissait d'un chien "errant". Elle a ensuite expliqué en garde-à-vue que cette version lui avait été dictée sous la pression par la patronne de l'élevage canin voisin qui l'emploie comme apprentie et par ses fils, alors qu'elle était en fait en train de promener trois chiens dans le cimetière.
Aux enquêteurs, elle a "avoué qu'il s'agissait d'un stratagème mis en place par la gérante pour évacuer son éventuelle responsabilité dans ces faits", a expliqué mercredi le procureur d'Alès. Déjà connue de la justice, la gérante devrait être jugée en septembre par le tribunal correctionnel dans une autre affaire liée à des "violences", selon M. Grini.