Le procès en appel de Jacques Rançon, surnommé "le tueur de la gare de Perpignan", condamné en 2021 à 30 ans de réclusion criminelle pour le viol et le meurtre en 1986 d'Isabelle Mesnage, s'est ouvert lundi à Laon, dans l'Aisne. L'ancien cariste-magasinier de 62 ans, vêtu ce lundi matin d'une chemise et d'un pantalon blancs, est de nouveau jugé jusqu'à vendredi pour le viol et le meurtre de cette jeune femme de 20 ans.
L'enquête relancée en 2017
Partie randonner, elle avait été retrouvée morte le 3 juillet 1986, à la lisière d'un bois, à une douzaine de kilomètres d'Amiens. L'enquête avait piétiné avant d'aboutir à un non-lieu en 1992. Elle avait été relancée en 2017 quand une avocate, Corinne Herrmann, spécialiste des affaires non élucidées, avait fait le lien entre Jacques Rançon, alors mis en cause pour des meurtres à Perpignan après l'identification de son ADN, et la mort d'Isabelle Mesnage.
L'avocate avait demandé la réouverture des investigations, pointant également les décès de deux femmes dans l'Aisne restés non élucidés, et obtenu gain de cause. Une nouvelle autopsie avait confirmé de fortes similitudes avec le mode opératoire de Jacques Rançon. "On espère que sa culpabilité sera retenue, elle l'a été par une première cour d'assises, donc on ne doute pas qu'elle le sera par celle-là", a affirmé à l'AFP un avocat des parties civiles, Maître Didier Seban. Mais l'enjeu est aussi "son parcours criminel, on demandera que le pôle 'cold cases' à Paris puisse se saisir de son parcours pour essayer de remonter d'autres affaires", a-t-il ajouté.
L'accusé a avoué le crime, puis s'est rétracté
La défense veut, elle, "obtenir l'acquittement", a affirmé à l'AFP Maître Xavier Capelet en amont du procès. Quand Jacques Rançon est innocent, "il le dit, quand il est coupable, il le dit aussi, donc je n'ai pas de raison de ne pas le croire, je considère que dans le dossier il n'y a pas d'éléments qui permettent d'être très affirmatif", a-t-il ajouté.
L'accusé avait avoué, à sa septième audition de garde à vue puis devant le juge d'instruction, avoir violé et tué Isabelle Mesnage, expliquant avoir mutilé le corps pour qu'aucune trace de lui ne soit retrouvée. Mais il s'était ensuite rétracté dans un courrier, disant avoir subi des pressions des enquêteurs. Lors de son procès à Amiens en 2021, il a nié avec constance avoir commis ce crime.
Jacques Rançon a été condamné en 2018 à la réclusion à perpétuité pour les viols et meurtres de deux femmes à Perpignan en 1997 et 1998.