Le drame serait survenu dans la nuit du 27 au 28 octobre. RMC révèle dans un article paru ce jeudi qu'une jeune femme de 34 ans a été admise aux urgences de l'hôpital Cochin, dans le 14e arrondissement de Paris, après une soirée dans un bar de la capitale. Isabelle (un prénom d'emprunt, ndlr) fait la fête sur les bords de Seine et fait une chute devant l'établissement en bord de Seine. Elle tape la tête. Souffrante d'un traumatisme crânien, elle est secourue, inerte, par les pompiers dépêchés sur place. A l'hôpital, elle est admise dans un box individuel.
À RMC, elle raconte qu'elle était "dans les vapes" au moment où elle se rend compte d'une douleur. Elle réalise alors qu'un homme est en train de la violer. Elle crie, faisant fuir l'individu qui s'empare de sa carte bancaire et quitte les lieux. Le personnel soignant appelle la police, qui finira par retrouver sa trace. Les policiers de la BAC du 14e arrondissement de Paris le détectent et l’arrêtent une heure après son évasion de l'hôpital Cochin. L'individu vient alors d'utiliser la carte bancaire de la jeune femme pour faire des achats dans une épicerie.
Un acte prémédité ?
L'enquête a permis d'en savoir plus sur les événements qui ont marqué de cette soirée du 28 au 29 octobre. L'auteur présumé de faits aurait repéré la trentenaire devant le bar, au moment où elle a perdu connaissance. Le patron de l'établissement racontera aux forces de l'ordre que l'homme "rôdait "autour de la jeune femme à terre en la regardant avec insistance, comme "un mort de faim". Il demandera alors à un agent de sécurité de l'éloigner. Une heure plus tard, c'est ce même individu qui simule un coma éthylique - un témoin assure qu'il jouait la comédie. Les pompiers retournent sur place et le transportent à son tour à l'hôpital Cochin. L'homme prétend être dans l'incapacité de marcher puis est transféré en fauteuil roulant par une infirmière dans une chambre dans le même couloir que celle d'Isabelle. C'est alors que l'homme se met en quête de sa proie.
>> LIRE AUSSI - Harcèlement et culture du viol à l’hôpital
L'individu va de box en box pour retrouver Isabelle. Une soignante le repère et lui demande de regagner sa chambre, mais il persiste et ressort quelques instants plus tard, la caméra de surveillance le filmant pénétrant dans le box d'Isabelle. S'agissait-il d'un geste prémédité ? Les enquêteurs explorent cette piste.
Selon l'avocat de la victime, Maître Alexandre Lobry, la jeune femme s'interroge sur les mesures de sécurité de l'hôpital. "Ma cliente est traumatisée des faits criminels qui se sont passés au sein de l'hôpital. Aujourd'hui son sentiment c'est comprendre ce qui s'est passé, puisque généralement on devrait se sentir en sécurité dans un hôpital. On y va pour être soigné, ce qui n'a pas été le cas. Si les faits sont avérés, c'est extrêmement préoccupant et très grave."
L'agresseur fait l'objet de deux OQTF
L'homme a été placé en garde à vue, puis mis en examen et placé en détention provisoire. Il affirme être un Jordanien de 22 ans sans papiers. Il nie en bloc les accusations de viol. Les tests n'ont révélé aucune trace d'alcool, mais une consommation de cannabis et de cocaïne. L'auteur présumé des faits assure être arrivé en France illégalement en 2019. Il a fait l'objet de deux ordonnances de quitter le territoire français (OQTF), dont la dernière a été émise en juillet dernier. Deux OQTF délivrées sous des identités différentes. Interrogée par nos confrères de RMC à ce sujet, la Préfecture de police de Paris n’a pas donné suite.
Enfin, il n'a jamais été condamné par la justice mais a lourd passé judiciaire. Et pour cause : le jeune homme est connu de la police sous 13 identités différentes, après de multiples arrestations pour vols, recel, usage de drogue, rapporte RMC. Le procureur de Meaux indique qu'il a également été suspecté de viol sur mineure en Seine-et-Marne en 2020 - l’affaire finira par être classée sans suite. La victime a annoncé déposer plainte contre X pour "mise en danger de la vie d’autrui".