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William Molinié / Crédits photo : PASCAL GUYOT / AFP
À Grenoble et dans sa région, la mafia issue du trafic de drogue impose sa loi dans le secteur des travaux publics. Plusieurs chantiers publics sont à l'arrêt dont le projet "Grandalpe". Gagnés par la peur des représailles, les entrepreneurs se murent dans le silence.

Alerte à la mafia à Grenoble. Des chantiers sont à l’arrêt, des entreprises de BTP sont rackettées… Le procureur de la République de Grenoble, Éric Vaillant, invité de Dimitri Pavlenko vendredi évoque un "système mafieux". Ce qu’il faut comprendre, c’est que derrière ces pressions et ces intimidations, se cachent bien souvent le très juteux trafic de stupéfiant.

Des montagnes de billets blanchis dans des kebabs, bars-tabacs...

Les dealers se retrouvent à brasser des montagnes de billets de banque issus de la drogue et ils ont compris que le plus simple pour blanchir cet argent est de créer des commerces comme des kebabs, des bars-tabacs, des sociétés de BTP ou de sécurité privée.

Tirs d’intimidation, racket, séquestration…

Ils importent donc dans le tissu économique local leurs méthodes musclées : tirs d’intimidation, racket, séquestration. Un gérant de gardiennage a été incarcéré il y a quelques mois à Grenoble. Il est suspecté d’avoir détourné près d’un million d’euros en quelques mois. Il employait fictivement deux trafiquants tout en leur versant des salaires bien réels avec l’argent des stupéfiants.

Autre enquête récente des enquêteurs financiers : des Serbes, fichés au grand banditisme, ont blanchi 1,6 million d’euros en achetant des immeubles sur la Côte-d’Azur. Selon les informations d’Europe 1, ils ont corrompu une policière en poste à Monaco et une juriste employée à la mairie de Cannes.