"Une litanie lamentable de l'échec de l'humanité à lutter contre le dérèglement climatique". C'est par ces mots forts que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a commenté le récent rapport de l'Organisation météorologique mondiale. Dans ce document, intitulé "Etat du climat mondial en 2021", l'OMM indique que quatre indicateurs clés du changement climatique avaient battu des records lors de l'année écoulée. L'organisation cite les concentrations de gaz à effet de serre, l'élévation du niveau de la mer, la température ou encore l'acidification des océans. A titre d'exemple, le niveau de la mer affichait une hausse moyenne de 2,1 mm par an entre 1993 et 2002, contre 4,5 mm entre 2013 et 2021.
Les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées
"Le système énergétique mondial est brisé et nous rapproche de plus en plus de la catastrophe climatique", a mis en garde M. Guterres, exhortant à "mettre fin à la pollution par les combustibles fossiles et accélérer la transition vers les énergies renouvelables avant d'incinérer notre seule maison."
Par ailleurs, le rapport a également confirmé que les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées avec une température mondiale moyenne d'environ 1,11°C au-dessus du niveau préindustriel. L'Accord de Paris de 2015 sur le climat vise à limiter le réchauffement de la planète à +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle. "La chaleur piégée par les gaz à effet de serre d'origine humaine réchauffera la planète pendant de nombreuses générations à venir. L'élévation du niveau de la mer, la chaleur et l'acidification des océans se poursuivront pendant des centaines d'années à moins que des moyens d'éliminer le carbone de l'atmosphère ne soient inventés."
La hausse de la température des océans, un changement "irréversible"
L'océan absorbe environ 23% des émissions annuelles de CO2 d'origine humaine dans l'atmosphère. Bien que cela ralentisse l'augmentation des concentrations atmosphériques de CO2, ce dernier réagit avec l'eau de mer et conduit à l'acidification des océans. On s'attend également à ce que les 2.000 premiers mètres de profondeur de l'océan continuent de se réchauffer à l'avenir. "Un changement irréversible sur des échelles de temps centenaires à millénaires", a déclaré l'OMM, ajoutant que la chaleur pénétrait toujours plus profond.
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Pendant ce temps, le rapport indique que le trou dans la couche d'ozone de l'Antarctique est "exceptionnellement profond et étendu" avec 24,8 millions de kilomètres carrés en 2021, entraîné par un vortex polaire fort et stable.
Antonio Guterres a proposé cinq actions pour relancer la transition vers les énergies renouvelables "avant qu'il ne soit trop tard": mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles, tripler les investissements dans les énergies renouvelables, supprimer les formalités administratives, sécuriser l'approvisionnement en matières premières pour les technologies d'énergies renouvelables et faire de ces technologies - telles que le stockage sur batterie - des biens publics mondiaux librement disponibles. "Si nous agissons ensemble, la transformation des énergies renouvelables peut être le projet de paix du 21e siècle", a déclaré M. Guterres.