Où est passé le convoyeur de fonds disparu lundi matin à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis ? Et où est passé l'argent qu'il transportait ? Ce que l'on sait pour l'instant de cette affaire tient au récit de ses deux collègues, présents avec lui dans le fourgon blindé de la société Loomis.
Le convoyeur au volant pendant le transfert d'argent. Vers 6 heures lundi matin, ces deux convoyeurs sortent du camion dans une avenue d'Aubervilliers pour aller chercher de l'argent dans une agence Western Union. Le conducteur de 28 ans, semble-t-il bien vu de sa hiérarchie mais connu au fichier du traitement des antécédents judiciaires (TAJ) pour "refus d'obtempérer" et "dégradations", reste à l'intérieur du fourgon, moteur tournant. C'est la procédure. Question de sécurité.
Ses collègues donnent l'alerte. Ce qui est moins habituel en revanche, c'est quand les deux convoyeurs ressortent de l'agence quelques minutes plus tard et constatent, ahuris, que le fourgon a disparu. Ils donnent aussitôt l'alerte.
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Le fourgon retrouvé dans une petite rue. Un peu plus tard, la police retrouve le véhicule blindé dans une petite rue parallèle, quasiment déserte, située à seulement 300 mètres du lieu d'où il s'est volatilisé. Les portes sont grandes ouvertes. Il reste des sacs d'argent dans le fourgon… Mais il en manque aussi. Quant au conducteur, il s'est apparemment évaporé dans la nature.
La Brigade de répression du grand banditisme (BRB) de la PJ parisienne a estimé que le préjudice s'élevait à 3,1 millions d'euros, soit l'équivalent en volume d'un chariot de courses rempli de coupures, indiquait lundi à Europe 1 un connaisseur du dossier.
Aucune piste écartée. Depuis 24 heures, les enquêteurs recherchent activement le conducteur, considéré comme le principal suspect. Toutefois, la police et la justice restent prudentes. "C'est peut-être une Musulin", glissait un policier, en référence à Toni Musulin, le convoyeur qui avait détourné plus de 11 millions d'euros en 2009 à Lyon. "Mais rien ne dit qu'il n'a pas été discrètement braqué, voire séquestré, ou qu'il n'a pas fait ça sur ordre, avec des pressions sur ses proches."
Toutefois, les premières investigations, lundi, laissaient penser qu'il n'avait pas été braqué.