Une enquête a été ouverte à Paris lundi pour "enlèvement et séquestration en bande organisée" après le kidnapping de deux ressortissants français parmi sept religieux catholiques dimanche en Haïti, a indiqué le parquet. L'enquête a été confiée à l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), a précisé le parquet de Paris, compétent pour des crimes commis à l'étranger envers des citoyens français.
Les ravisseurs ont réclamé une rançon d'un million d'euros en échange de la libération du groupe, kidnappé dimanche dans la matinée à la Croix-des-Bouquets, près de Port-au-Prince, capitale de ce pays pauvre des Caraïbes en proie à une forte insécurité.
Un gang soupçonné par les forces de l'ordre
Les deux Français sont originaires de l'ouest de la France : la religieuse du département de la Mayenne et le prêtre, qui vit en Haïti depuis plus de trente ans, de l'Ille-et-Vilaine. "Le centre de crise et de soutien du ministère ainsi que notre ambassade en Haïti sont pleinement mobilisés, en relation étroite avec les autorités locales", a indiqué le ministère des Affaires étrangères, confirmant l'enlèvement des deux Français.
Les sept religieux - quatre prêtres et une religieuse haïtiens ainsi que les deux Français - se rendaient "à l'installation d'un nouveau curé", a expliqué le père Loudger Mazile. La police soupçonne un gang armé - baptisé "400 Mawozo" - actif dans le secteur où l'enlèvement s'est produit, d'en être à l'origine, d'après une source policière. Selon la Conférence haïtienne des Religieux (CHR), trois autres personnes, proches d'un autre prêtre ne faisant pas partie des personnes enlevées, ont également été kidnappées.
La Conférence des évêques de France et la Conférence des Religieux et Religieuses de France ont appelé les ravisseurs à "libérer les hommes et les femmes de paix qu'ils ont enlevés et ne pas ajouter encore de la haine là où se trouvent déjà la pauvreté et l'insécurité".
Les enlèvements contre rançon ont connu une recrudescence ces derniers mois à Port-au-Prince comme en province, témoignant de l'emprise grandissante des gangs armés sur le territoire haïtien.