Le procès de trois femmes s'est ouvert lundi par la cour d'assises de Seine-Maritime, la concubine de la victime et une complice présumée pour avoir assassiné et démembré le corps, et une troisième pour ne pas avoir empêché ce crime commis en 2018. Céline Vasselin, la concubine de Sliman Amara, s'est levée la première à l'appel de la présidente pour répondre à la question de savoir si elle reconnaissait toujours les faits, admis durant l'enquête : avoir donné la mort au père de son fils qu'elle accuse de violences et tenté de faire disparaître son corps dans la Seine.
Les deux femmes accusées d'avoir drogué et tué par "arme tranchante et piquante" l'homme
"Oui je... J'admets les faits", a bredouillé cette esthéticienne de 35 ans, la tête, rentrée dans les épaules et le visage partiellement caché par ses cheveux blonds, avant de fondre en larmes devant une salle comble. "Je regrette sincèrement", a-t-elle ajouté. Céline Vasselin et Jessica Adam, 39 ans, une cliente devenue amie, sont accusées d'avoir drogué, tué par "arme tranchante et piquante" Sliman Amara, dans la nuit du 3 au 4 novembre 2018 dans la banlieue de Rouen, avant de démembrer son corps.
Dans le box, Jessica Adam n'a elle montré aucune émotion en reconnaissant les faits, justifiant son aisance pour parler devant le tribunal : "il faut savoir qu'étant enfermée, je suis en sécurité, mais les gens dehors n'y sont pas".
Comparaissant libre sous contrôle judiciaire, la troisième femme jugée, Isabelle Carrie, autre amie de Céline Vasselin, a également reconnu avoir eu connaissance du crime envisagé "depuis le 7 octobre" sans avoir rien fait pour l'empêcher, car elle "ne l'imaginait pas capable de faire une telle chose".
Une relation dégradée entre les deux conjoints
Entendu comme témoin à la barre, le père de Céline Vasselin a raconté la relation dégradée entre Céline Vasselin et Sliman Amara. Lui a assisté à des reproches, des colères et à l'agressivité de Sliman Amara, qui aurait un jour "traîné par les cheveux avec un couteau sous la gorge" Céline Vasselin, selon une scène rapportée par sa fille, "qui vivait un calvaire, soumise à son compagnon".
En détention, elle s'est ouverte à son père par écrit sur les viols qu'elle aurait subi de la part de son compagnon. Auparavant, la tante de Jessica Adam a fait état de la jeunesse fracassée de sa nièce, des violences subies par son beau-père, "un salopard" qui aurait commis des attouchements. Verdict prévu vendredi.