Depuis plusieurs mois, les témoignages se multiplient : de plus en plus de personnes se font piquer en festival, en concert ou encore en boîte de nuit. Un phénomène sauvage qui se propage dans toute la France. Au micro d'Europe 1, Rudy Manna, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance dans les Bouches-du-Rhône appelle à mieux sanctionner les piqueurs.
"Une justice particulièrement forte pour donner l'exemple"
"Ça ne me choquerait pas qu'un piqueur prenne dix ans de placard", affirme-t-il au micro d'Europe 1. "Il faut qu'il y ait une justice particulièrement forte pour donner des exemples". Pour le policier, il faut tout faire pour dissuader d'autres jeunes de le faire. "Il n'y a que l'exemplarité qui fonctionne."
Les forces de l'ordre peine pourtant à interpeller les piqueurs. "Pour eux, c'est facile de faire entrer une seringue au stade Vélodrome au milieu de 60.000 personnes", explique Rudy Manna. "Une fois dans le stade, ça devient très compliqué de les identifier. Ils bougent, et les victimes ne se rendent pas compte immédiatement qu'elles ont été piquées."
Un des moyens de retrouver les suspects : la clameur publique. "On s'y fit beaucoup", confie le secrétaire de police Alliance. "Quand ça hurle, ou que la foule essaye d'attraper un individu, on peut le voir sur les caméras de surveillance et envoyer les forces de l'ordre." Malheureusement, encore une fois, le processus est difficile. "C'est compliqué d'intervenir dans une foule qui voit un policier et ne comprend pas pourquoi il est là."
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Un risque de propagation de maladies
Les piqûres sauvages représentent un vrai danger en France, avec des centaines de cas aujourd'hui recensés. "C'est une mauvaise mode assez récente qui est arrivée d'Angleterre", explique Rudy Manna sur la matinale d'Europe 1. "Dans la région de Marseille on a été particulièrement touché dans des concerts, au stade Vélodrome."
Bien que beaucoup de seringues soient vides, les piqueurs cherchant uniquement à piquer un maximum de monde, l'angoisse pour les victimes est bien réelle. "Quand on pique vingt personnes, l'une d'entre-elles peut être porteuse d'une hépatite ou d'une autre maladie, et la seringue peut transmettre ça à la prochaine victime." À Marseille pour l'instant, aucune victime ne s'est vue injectée de virus.
Pour Rudy Manna, le phénomène reste ahurissant : "C'est complètement fou. Comment ça peut rendre heureux d'aller dans des festivals, piquer des personnes et créer un affolement général ? Quel est l'enjeu ?"