Un brigadier de l’unité police secours du Mans est mort percuté par un véhicule dans l’exercice de ses missions, peu avant 4 heures du matin dans la nuit de mercredi à jeudi, selon le ministère de l’Intérieur. Un équipage composé de trois agents de l’unité police secours du Mans intervenait sur appel des sapeurs-pompiers pour porter assistance à un conducteur ivre d’un véhicule qui s’était endormi en pleine voie sur une grande artère au sud-ouest du Mans.
Le suspect a été interpellé
Selon les informations d’Europe 1, les pompiers sur place ne sont pas parvenus à réveiller le conducteur. Appelés en renfort, les policiers sont intervenus. Un brigadier s'est penché dans la voiture pour couper le contact. C'est à cet instant que le conducteur s'est soudainement réveillé et a accéléré. Le policier a été entraîné avant d'être éjecté et de heurter de plein fouet un muret. Sa blessure à la tête s'avérera mortelle.
Le suspect, âgé de 26 ans, a ensuite tenté de s'enfuir à pied mais a été interpellé et placé en garde à vue. Il fait "l'objet d'une mesure de garde à vue du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur personne dépositaire de l'Autorité Publique", a indiqué le procureur de la République du Mans Delphine Dewailly dans un communiqué. "La peine encourue est de 20 ans de réclusion criminelle", précise également le communiqué.
Selon nos informations, une première mesure indiquerait que l'homme interpellé avait 1,10 gramme d'alcool dans le sang. Il a déjà été condamné deux fois, une première fois en 2015 pour conduite sous l'emprise de l'alcool, une seconde fois en 2018 pour outrage et rébellion.
L’hommage de Darmanin
Le brigadier, qui est décédé sur place, était âgé de 43 ans et père de trois filles. Gérald Darmanin s'est rendu à l’Hôtel de police du Mans, jeudi matin. "Les policiers nationaux, comme les gendarmes, font un travail extrêmement dangereux et difficile. Tout le monde le sait, mais ce drame est là pour nous le rappeler", a déclaré le ministre de l’Intérieur à son arrivée. "C'est la deuxième mort d’un policer en mission depuis le début de cette année", a-t-il rappelé.
Gérald Darmanin a ensuite insisté sur la dangerosité à laquelle sont confrontés les membres de police secours, à laquelle appartenait le brigadier décédé jeudi. "La police secours intervient toutes les dix secondes sur le territoire national. Et toutes les demi-heures, en France, pour les policiers et les gendarmes, il y a un refus d’obtempérer. Toutes les demi-heures, ils ont le risque de rencontrer la mort", a lancé le ministre. "Je voulais témoigner de mon respect, de mon remerciement pour ses collègues, qui avec un grand sang-froid sont intervenus pour arrêter l’auteur. Je voudrais dire un mot aux policiers nationaux de France pour les remercier de tout le travail qu’ils font pour la protection de la population", a-t-il conclu.
Le Premier ministre Jean Castex a lui aussi fait part de son "immense émotion". "Cette nuit, au Mans, la Nation a perdu un de ses héros du quotidien (...) Je partage l'immense émotion de ses collègues policiers : qu'ils soient, à nouveau, assurés de mon profond respect", a-t-il écrit dans un tweet.
Deux policiers et deux gendarmes décédés en mission depuis le début de l'année
Depuis le début de l'année, deux policiers et deux gendarmes sont décédés en mission. Franck Labois, policier de 45 ans affecté au Groupe d'appui opérationnel (GAO) à la Sûreté départementale du Rhône, avait été fauché dans la nuit du 10 au 11 janvier au cours d'une intervention visant des individus suspectés d'être impliqués dans une affaire de vols aggravés en bande organisée à Bron, près de Lyon. Il a succombé à ses blessures le 13 janvier. Début juillet une gendarme a été tuée par un homme qui tentait d'échapper à un contrôle routier dans le Lot-et-Garonne. La jeune femme avait été percuté à plus de 130 km/h par le conducteur qui roulait sans permis.