Les premiers examens effectués sur la dépouille de Sophie Le Tan, retrouvée dans une forêt en Alsace, ont révélé que l'un de ses fémurs avait été coupé par un "instrument" mais aucun lien n'a été établi "pour l'instant" avec le suspect, Jean-Marc Reiser, a indiqué lundi la procureure de Strasbourg, Yolande Renzi.
La découpe du fémur est "nette et franche" et présente une "section instrumentale" qui n'est pas "l'oeuvre d'un prédateur", d'un animal, mais "pour l'instant, aucun élément ne permet aux enquêteurs de faire le lien avec Jean-Marc Reiser", mis en examen pour assassinat dans cette affaire, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse. Il appartiendra aux experts de déterminer la nature de cet instrument, a-t-elle souligné, alors qu'une scie portant des traces de sang de la victime avait été découverte au domicile de l'unique suspect.
La procureure de Strasbourg a relaté la découverte d'un crâne par des promeneurs puis, à "quelques dizaines de mètres" de distance, d'un "tumulus d'environ 3 mètres sur 3 comprenant à son sommet une fosse (...) recouverte de branchages et de pierres". À l'intérieur, les enquêteurs ont découvert "un squelette incomplet" dont "un tronc" et "un morceau de bassin avec une tête de fémur" ainsi que "des cheveux de couleur foncée".
"Le profil génétique de Sophie Le Tan a été mis en évidence samedi par le laboratoire de police scientifique de Paris", a confirmé Yolande Renzi. La procureure de Strasbourg a toutefois indiqué que "l'extraction en cours de l'ADN de l'une des dents retrouvées sur le crâne est particulièrement longue" et qu'elle ne disposait donc pas encore des résultats de l'ADN "contrairement" à ce qu'elle avait "pu penser".
Jean-Marc Reiser continue de plaider son innocence
Sophie Le Tan n'avait plus donné signe de vie depuis le 7 septembre 2018, le jour de son 20e anniversaire, alors qu'elle allait visiter seule un appartement à Schiltigheim, commune limitrophe de Strasbourg. Jean-Marc Reiser, 59 ans, qui avait posté l'annonce immobilière, a été arrêté quelques jours plus tard. Déjà condamné pour viols et acquitté au bénéfice du doute pour la disparition d'une jeune femme dans les années 1980, il a été mis en examen pour assassinat, enlèvement et séquestration.
En dépit de traces du sang de Sophie Le Tan retrouvées chez lui, le suspect a réaffirmé, lors d'une audition devant la juge d'instruction le 5 octobre, être innocent. Il soutient avoir soigné la jeune femme blessée à la main, avant qu'elle ne quitte son domicile.