Mis en examen mais laissé libre. Le soldat français des forces spéciales soupçonné d'attouchements sexuels sur deux fillettes à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, a été mis en examen vendredi soir à Paris et laissé libre. Le parquet de Paris avait requis le placement en détention provisoire de cet homme de 38 ans mais un magistrat spécialisé a décidé de sa remise en liberté.
Le militaire a été mis en examen pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans et enregistrement d'image présentant un caractère pornographique de mineur de 15 ans, a précisé une source judiciaire. Le militaire est soupçonné d'attouchements et d'avoir filmé les images.
Pas de poursuites pour le deuxième soldat. Un second militaire, âgé de 36 ans, avait été arrêté et ramené en France pour être placé en garde à vue jeudi matin, mais il a été remis en liberté sans qu'aucune charge ne soit retenue à son encontre à ce stade. "Je vais tout mettre en oeuvre pour que le deuxième soit inculpé (mis en examen) parce que c'est une complicité. Il était au courant de ce que faisait son camarade", a réagi le père de la fillette de 5 ans, Ben Idriss Ouédraogo.
Des attouchements filmés ? Les faits présumés ont eu lieu dimanche dans la piscine d'un hôtel de Ouagadougou, dans un contexte "très alcoolisé", selon une source proche du dossier. Les victimes sont deux fillettes franco-burkinabè de trois et cinq ans. Selon les premiers éléments de l'enquête, la mère de la fillette de 3 ans serait allée se baigner dans cette piscine, où elle aurait lié conversation avec les deux soldats avant de les convier à son domicile pour boire un verre. La mère aurait alors visionné les images, des scènes filmées sous l'eau, et vu des attouchements auxquels l'un des soldats est soupçonné de s'être livré sur les fillettes. Elle se serait alors rendue à l'ambassade de France pour dénoncer les faits.
Suspendus de leurs fonctions. Les deux soldats des forces spéciales étaient au Burkina Faso pour participer à l'opération antiterroriste "Barkhane", lancée début août au Sahel et conduite par l'armée française. Ils ont été suspendus dès mardi par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Interrogés mercredi par des gendarmes français et burkinabè à Ouagadougou, ils avaient été rapatriés dans la nuit et placés en garde à vue à leur arrivée à Paris, jeudi matin.