Les 7, 8 et 9 janvier 2015, de Charlie Hebdo à l’Hypercasher, de Montrouge à Dammartin, une série d’attaques terroristes a bouleversé le pays, plongé dans l’horreur, avant un sursaut citoyen et une mobilisation massive le 11 janvier 2015, jamais vue depuis la Libération. Si les terroristes sont morts lors des assauts des forces de l'ordre, leurs complices sont encore vivants. Leur procès a débuté ce mercredi, à la Cour d'assises spéciale de Paris, cinq ans après les faits, et devrait durer au moins deux mois et demi.
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Un important dispositif policier
Tant les contrôles de sécurité sont importants, il n'est pas simple d'accéder dans la salle d'audience. Le déploiement policier à l'extérieur du tribunal est conséquent, des chiens policiers sont présents à l'intérieur pour détecter d’éventuels explosifs. Toujours à l'intérieur, le passage au détecteur à métaux est obligatoire. Du côté des accusés, arrivés menottés jusqu'à leur box vitré, une escorte exceptionnelle a été mise en place avec des policiers spécialisés dans les transferts de détenus à haut risque.
Ce mercredi matin, seuls quelques représentants du Charlie Hebdo sont présents dans la salle. S'il permet de rendre enfin justice, ce procès est aussi un moment historique est intense pour l'avocat du journal, maître Richard Malka. "Aujourd'hui, je pense intensément à mes amis qui ne sont plus là pour que vous, vous puissiez l'être, pour que vous puissiez continuer normalement à informer sans avoir peur des dogmes, des idéologies", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Charlie Hebdo, c'est ça. N'ayons pas peur ni du terrorisme ni de la liberté."
Deux accusés risquent la perpétuité
Durant les deux premières heures du procès, les débats n'ont pas véritablement commencé. L'appel des témoins et des experts a été réalisé, mais dans différentes salles puisque, faute de places suffisantes, l'audience est retransmise en simultané. Quant aux accusés, ils ont simplement, à l'invitation du président, décliné leur identité.
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Parmi les 14 présents, deux risquent la réclusion à perpétuité : Mohamed Belhoucine, qui a fui la France juste avant janvier 2015 avec la femme d'Amedy Coulibaly, dont il aurait été le mentor et Ali Riza Polat, un ancien compagnon de cellule d'Amedy Coulibaly. L'accusation estime qu'il a non seulement aidé à la fourniture d'armes, mais qu'il était présent à tous les stades de la préparation des attentats.
La responsable RH de Charlie Hebdo dénonce "l'indécence" de la défense
"J'ai été frappée par leur date de naissance", commente pour sa part Marika Bret, responsable des ressources humaines de Charlie Hebdo, invitée d'Europe 1. Elle était ce mercredi matin à l'ouverture du procès, en tant que partie civile pour Charb et doit témoigner le 11 septembre. Au micro de Patrick Cohen, elle est revenue sur cette première audience, et a notamment dénoncé l'attitude d'une avocate de la défense, qui a demandé un supplément d'information, pouvant entraîner un éventuel report. Pour Marika Bret, c'est de "l'indécence".
Une des avocates de la défense a en effet réclamé un supplément d'information sur les fournisseurs des armes utilisées pour les attentats. "J'ai vu ce que je redoutais, et qui commence dès la première matinée : l'indécence", réagit Marika Bret. "Cela fait cinq ans que nous attendons ce procès, cinq ans que les juges travaillent. Leurs conclusions, c'était en décembre, mais c'est aujourd'hui qu'elle demande un supplétif d'information".
#AttentatsJanvier2015 et aussi une demande de supplément d’information sur les fournisseurs d’ armes utilisées pour les attentats ( Coutant Peyre)
— triomphe chloe (@chloe8triomphe) September 2, 2020
Ce procès, ajoute-t-elle, "je l'attends depuis cinq ans car si les frères Kouachi sont morts, il y a avec eux une orchestration qui a fait en sorte que ça ait eu lieu". Et de saluer un "procès historique".