Le tribunal correctionnel de Lorient a condamné lundi à une peine de trois ans de prison, dont un avec sursis, un ancien militaire qui avait organisé en 2020 un stage de survie au cours duquel un homme de 26 ans était mort après avoir ingéré une plante sauvage.
Potinairii Malardé, 51 ans, a également été condamné à verser au total 165.000 euros de dommages et intérêts à la famille du jeune homme et aux sept autres personnes, dont un enfant, qui avaient été intoxiqués, moins gravement, le 8 août 2020 à Kervignac (Morbihan).
"Découverte des plantes comestibles"
Ancien militaire au sein du 3e RIMa (Régiment d'infanterie de Marine) de Vannes qu'il avait intégré en 1992, cet homme né à Tahiti avait multiplié les opérations extérieures pendant 17 ans. Après avoir quitté l'armée, il avait créé en 2015 son entreprise d'organisation de stages de survie, Aïto Survivor, qui attirait une large clientèle.
Celui organisé le 8 août 2020 avait pour intitulé "atelier eau et nourriture : découverte des plantes comestibles". Après avoir appris à faire des noeuds et un feu, les stagiaires se retrouvaient près d’un ruisseau pour identifier le caractère comestible de ce qui les entoure. Mais Potinairii Malardé confond la carotte sauvage avec une plante toxique qui lui ressemble, l'oenanthe safranée, cousine de la ciguë.
C'est cette plante qu'Ulysse, l'un des stagiaires, va cuisiner avec des orties, un plat que l'ancien militaire invitera le reste du groupe à goûter. Tous ceux qui l'ont fait seront malades à divers degrés, des vomissement aux convulsions, et conduits à l'hôpital. Malgré les soins, Ulysse, parisien âgé de 26 ans, décèdera trois jours plus tard.
"Je me suis certainement trompé"
Lors de l'audience, le 13 mars dernier, Potinairii Malardé avait tenté de minimiser sa responsabilité, assurant que les participants "ne devaient pas passer la rivière pour faire une cueillette". Mais il avait fini par lâcher: "Je me suis certainement trompé".
L'ancien militaire à la personnalité "borderline" selon un expert était poursuivi pour homicide involontaire mais aussi blessures involontaires, faux et usage de faux, sous-location de terrains sans autorisation ni assurance.