Le Samu accusé de dysfonctionnement. Une jeune femme est morte, le 15 octobre dernier, d'une méningite aiguë à Montpellier malgré plusieurs appels au Samu et aux pompiers pour décrire ses symptômes. Malheureusement, personne n'aurait pris sa détresse au sérieux.
"La médecine n'est pas une science exacte"
Dans la presse, sa meilleure amie a notamment rapporté le contenu du dialogue téléphonique entre la jeune femme et le SAMU : "J'ai mal à la main, je ne la sens plus", a-t-elle déclaré. "Allez passer votre main sous l'eau chaude", "prendre une douche et tout ira mieux", lui aurait-on répondu par téléphone. Le SAMU n'a donc pas envoyé d'ambulance et c'est l'un de ses amis qui a dû l'emmener à l'hôpital où elle décèdera quelques heures plus tard.
>> LIRE AUSSI - Décès de Naomi Musenga : l'opératrice du Samu condamnée à 12 mois de prison avec sursis
Une situation qui illustre la très délicate mission des médecins régulateurs. C'est ce qu'explique Jean-François Cibien, vice-président du syndicat SAMU-Urgences de France : "J'ai 30 ans de métier. Si vous m'appelez pour me signaler que vous avez une douleur à la main, le diagnostic de méningite, en toute honnêteté, ne me vient pas à l'esprit. Même pas dans un deuxième ou un troisième temps. Le tableau d'une méningite, c'est quelqu'un qui a des troubles de la conscience et des maux de tête. Mais c'est là où on fait un métier très très difficile. Après la médecine, ce n'est pas une science exacte".
Des arguments que la famille entend, mais une plainte a tout de même été déposée. Les enregistrements téléphoniques seront donc réécoutés.