Le commissaire Antoine Boutonnet, responsable de la lutte anti-hooligans, est presque satisfait de la façon dont les autorités ont géré les violences à Marseille samedi, avant le match Angleterre - Russie (1-1), au stade Vélodrome. "Si nous n'avions pas pris de mesures proactives, notamment contre des personnes interdites de stade, on aurait eu une situation extrêmement compliquée, assure-t-il à l'AFP. Il n'y a pas de constat d'échec dans la mesure où l'intervention rapide et efficace des forces de l'ordre a permis de circonscrire les incidents dans le temps et dans l'espace."
Au total, huit personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre mais de nombreux blessés sont à déplorer. En tout, 35 blessés ont été recensés, dont 4 sont jugés dans un état grave. Parmi eux, un supporter anglais se trouve entre la vie et la mort.
La suralcoolisation en cause. Le commissaire Boutonnet pointe du doigt la "suralcoolisation des supporters qui étaient présents" pour expliquer ces scènes de guérilla urbaine dont la ville de Marseille a été le témoin : "On a constaté au fur et à mesure de la journée qu'il y avait un foyer de tensions, notamment via l'alcool, entre supporters, ce qui a donné lieu à des frictions, y compris entre supporters anglais. Il y a un problème de suralcoolisation qui entraîne in fine un phénomène de violences entre supporters et contre les forces de l'ordre, qui apparaissent comme un exutoire à la violence. On a fait en sorte qu'il n'y ait pas de croisement entre supporters russes et anglais (mais) il y en a eu un qui a entraîné une réaction immédiate des forces de l'ordre. C'était un mouvement important de 300 Russes venus vers les supporters anglais. Il y a eu un début de rixe entre les deux, immédiatement stoppé par les forces de l'ordre."
Une mesure à l'échelle de l'Europe. Pour éviter que ce genre de situation ne se reproduise, Antoine Boutonnet plaide pour "une mesure uniforme sur l'ensemble des pays concernés, d'autant que le prochain Euro se déroulera dans 13 pays différents". Et d'assurer que "s'il y avait des interdictions de stade au niveau européen, ce serait plus rapide et plus efficace". "Les personnes qui sont interdites de stade en Angleterre sont aussi interdites de sortie du territoire, et parmi celles en cause samedi, aucune ne faisait l'objet d'une interdiction de stade", conclut-il.