La tournée sud-américaine du XV de France tourne mal : après le dérapage raciste de Melvyn Jaminet, deux nouveaux joueurs des Bleus, Oscar Jegou et Hugo Auradou, sont visés par une plainte pour agression sexuelle et ont été arrêtés par la police en Argentine lundi, a appris l'AFP de source judiciaire. Les deux rugbymen doivent être transférés vers Mendoza (centre-ouest), lieu de l'agression présumée et où les Bleus ont disputé samedi leur premier match face à la sélection argentine (28-13).
Selon la presse locale, l'agression présumée aurait eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, au Diplomatic Hotel de Mendoza, où logeaient joueurs et staff lors du test contre les Pumas. Le procureur a demandé l'arrestation immédiate des suspects, qui sont à Buenos Aires pour la suite de la tournée estivale. Les Bleus de Fabien Galthié doivent partir mardi pour Montevideo, où ils rencontreront l'Uruguay en match amical mercredi.
Le XV de France reviendra à Buenos Aires pour défier à nouveau l'Argentine samedi. Le deuxième ligne de Pau Hugo Auradou et le troisième ligne de La Rochelle Oscar Jegou ont disputé la rencontre de Mendoza. "Il y a une enquête en cours. On n'a pas encore tous les détails puisqu'on vient d'arriver à Buenos Aires avec Jean-Marc Lhermet (vice-président, NDLR)", a indiqué le président de la FFR Florian Grill à quelques journalistes dont l'AFP.
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Jaminet écarté pour des propos racistes
"Si les faits sont avérés, ils sont incroyablement graves. Il faut avoir une pensée pour la jeune femme. C'est à l'inverse de tout ce que le rugby est, de tout ce que le rugby fait, de tout ce que le rugby construit (...) mais il faut laisser l'enquête, qui est nécessaire, se dérouler", a-t-il ajouté. "Le rugby est anecdotique, tout le reste est accessoire. L'enchaînement est dramatique", a-t-il encore assuré. Cette histoire intervient au lendemain de l'affaire Melvyn Jaminet, écarté du groupe après des propos racistes dans une vidéo publiée dimanche et dont il s'est dit "honteux".
"Ma daronne (ma mère, NDLR) qui me demande si j'ai fait la fête (il souffle). Je te jure, le premier arabe que je croise sur la route, je lui mets un coup de casque", déclare, visiblement énervé, le joueur (25 ans, 20 sélections) qui se filme lui-même dans cette courte vidéo non datée, postée sur Instagram et depuis supprimée. Dans un communiqué publié rapidement après sa diffusion, la Fédération française de rugby avait condamné "avec la plus grande fermeté les propos tenus par Melvyn Jaminet qui sont "totalement inacceptables et contraires aux valeurs fondamentales de notre sport". Le joueur "a été mis à l'écart avec effet immédiat et quitte le groupe France actuellement présent en Argentine", avait ajouté la FFR, soulignant qu'une "enquête interne" était en cours pour "prendre les mesures appropriées".
"Tolérance Zéro"
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra avait salué sur X une "réaction rapide et adaptée à l'effroi que suscitent les propos de Melvyn Jaminet", ajoutant "tolérance ZERO contre le racisme". Jaminet était entré en jeu à la 73e minute de la rencontre remportée par la France contre l'Argentine (28-13), samedi à Mendoza, pour la première victoire des Bleus chez les Pumas depuis 2016. Remplaçant de l'arrière Léo Barré, il avait inscrit deux points en transformant l'essai de l'ailier Théo Attissogbe (76e).
Le RC Toulon, son club, a réagi sur son compte X, "condamnant les propos tenus et se désolidarise de ceux-ci" et annonçant lui aussi l'ouverture d'une "enquête interne". Dimanche soir, Jaminet avait publié un message d'excuses sur son compte Instagram. "Je suis profondément désolé et honteux de mes paroles", écrit le joueur. "Je tiens à m'excuser auprès de tout le monde. Je comprends que cela ait pu blesser et offenser de nombreuses personnes, et je tiens à dire clairement que ces propos ne reflètent en aucun cas mes valeurs ou celles de l'équipe de France de rugby".
"Le racisme, sous toutes ses formes, est inacceptable et va à l'encontre de tout ce en quoi je crois. Je comprends la sanction de la FFR et me tiens à leur disposition afin de mettre la lumière sur cette affaire", conclut-il dans son texte signé Melvyn.