location 1:26
  • Copié
Margaux Fodéré / Crédits photo : Magali Cohen / Hans Lucas via AFP
Dans certaines métropoles, comme Paris, louer sur de courtes durées à des touristes est jusqu'à quatre fois plus rentable que de la location classique sur de longues périodes. Conséquence : les biens à louer sont de plus en plus rares et la crise de l'immobilier, elle s'enlise.

Alors que la France attend son prochain gouvernement, la crise de l’immobilier ne s’améliore pas. Les Français ont toujours autant de mal à se loger ! D’un côté, les ventes chutent : -20% sur un an selon le baromètre du mois d’août de la Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM). De l’autre, les biens à louer se font de plus en plus rares. Le problème, c’est que l’investissement locatif de longue durée n’est plus rentable en France. C’est ce que montre un rapport parlementaire publié en juillet par la députée Renaissance du Finistère Annaïg Le Meur.

 

Accumulation des charges

C’est simple : dans certaines métropoles comme Paris, louer sur de courtes durées à des touristes est jusqu’à quatre fois plus rentable que de la location classique sur de longues périodes. Les Français ont vite fait leur choix. D’autant que les charges qui pèsent sur les propriétaires sont très lourdes, explique Sylvain Grataloup, le président de l’Union nationale des propriétaires immobiliers.

"Prenons l’exemple de propriétaires qui sont imposés autour de 30%. Si l’on raisonne sur la base de 12.000 euros annuels de revenus locatifs perçus, viennent s’imputer : des frais de gestion et d’assurance, des charges de copropriété non-récupérables auprès du locataire, des travaux d’entretien, des frais de diagnostic, la taxe foncière. A cela s’ajoutent l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux. Donc sur les 12.000 euros encaissés annuellement, il ne reste que 1.000 euros nets. Si vous voulez, le calcul est vite fait", détaille-t-il.

 

Revaloriser la location

Alors certains propriétaires vendent, d’autres se tournent vers les plateformes type Airbnb. Pour Loïc Cantin, le président de la Fédération nationale de l’immobilier, il y a urgence : il faut absolument revaloriser la location vide de longue durée, la location dite nue : "Il faut redonner confiance au bailleur, il faut lui redonner un avantage fiscal et il faut lui donner un véritable statut".

Cela pourrait passer par exemple par la création d’un statut du bailleur privé. Ou encore par une déduction fiscale plus importante des revenus locatifs.