Des perspectives encourageantes, mais pas encore de quoi se réjouir. Voilà comment résumer la tendance globale autour du marché immobilier en 2024. Si la baisse des prix, déjà amorcée en 2023, devrait se poursuivre et même s'accompagner d'un assouplissement des conditions de crédit et d'une baisse des taux d'intérêt, les ménages devront prendre leur mal en patience avant de pouvoir réellement en bénéficier. Il faut en effet observer un certain délai avant que la réduction des taux ne se répercute sur les banques.
Pourtant, il devient nécessaire de relancer un marché à l'arrêt, grippé par l'inflation galopante, des taux d'intérêts qui fragilisent la solvabilité des acheteurs et un durcissement de l'accès au crédit. En 2023, les délais de vente se sont allongés et le volume des transactions a fondu comme neige au soleil, malgré une légère amélioration en fin d'année 2023. Le tout alors que les prix observent, pourtant, une tendance à la baisse partie pour durer. Mais selon Olivier Bugette, président fondateur de La Boîte immo, qui accompagne les indépendants, elle s'avère "insuffisante pour faire revenir les acheteurs sur le marché".
Seuls 50% des vendeurs acceptent de négocier
Pour gagner en efficacité, elle doit être accompagnée, selon la plupart des agents immobiliers interrogés, d'un geste de la part des vendeurs. Selon 80% des agents indépendants, le défi majeur de 2024 sera de sensibiliser ces vendeurs à une baisse des prix. En septembre dernier, une étude de La Boîte immo révélait que seuls 50% des vendeurs acceptaient de négocier. Un chiffre toujours d'actualité aujourd'hui et qui pousse les agences immobilières à se montrer bien plus sélectives dans les biens qu'elles retiennent.
Ainsi, en 2024, les agents immobiliers auront un rôle majeur à jouer, selon Olivier Bugette. "Ils sont les seuls à pouvoir exercer un rôle de conseiller auprès des vendeurs et leur expliquer que l’époque, où l’argent était quasiment gratuit et les prix très élevés, est révolue", dit-il. Par ce biais, les agents agiraient comme les régulateurs d'un marché qui peine à se réajuster de lui-même. Car, pour l'heure, la baisse du nombre de transactions est partie pour perdurer en 2024, avec d'un côté ceux qui n'ont plus les moyens d'acheter et de l'autre ceux qui préfèrent jouer la montre, en attendant qu'une opportunité (souvent une baisse du prix de vente) se présente.