C'est du jamais vu en France. Selon une étude immobilière du spécialiste Beanstock, la tension locative s'est accrue de façon inédite dans la plupart des grandes villes du pays entre 2021 et 2022. Dans le cas de Paris, les chiffres sont parlants. Le nombre de contacts moyen pour louer un T1 ou un T2 a augmenté de 50%, rapporte la plateforme d'investissement. "La hausse est encore plus significative pour les deux pièces qui voient la demande s'accroître de 85% en un an pour des loyers supérieurs de 100 euros en moyenne", ajoute Beanstock.
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Une tension locative analysée dans sept grandes villes françaises
Cette tension locative se retrouve aussi dans d'autres communes analysées par la plateforme, telles que Lille, Marseille, Le Havre, Rouen, Perpignan et Nîmes, pour tout type de biens prisés.
L'évolution de la tension locative pour des biens de 20m2 dans sept villes françaises.
Crédits : Beanstock
Les demandes de biens à louer de 20m2 en moyenne ont notamment plus que doubler à Lille (+145%), Rouen (+150%), Perpignan (+115%) et Nîmes (+130%), alors même que les loyers ont également augmenté.
L'évolution de la tension locative pour des biens de 40m2 dans sept villes françaises.
Crédits : Beanstock
Pour les biens de 40m2 en moyenne, ce sont les villes de Marseille et Perpignan qui enregistrent les hausses de contacts les plus importantes. En 2022, environ trois fois plus de clients souhaitent louer un bien de cette taille dans la cité phocéenne (+208%) et la préfecture des Pyrénées-Orientales (+191%).
L'évolution de la tension locative pour des biens de 60m2 dans sept villes françaises.
Crédits : Beanstock
La ville de Perpignan est également très demandée en termes de biens à louer de 60m2 en moyenne, avec là aussi, un triplement de la demande (+213%). À noter aussi la tension locative de ce type de biens dans la ville du Havre, pour lesquels les contacts se sont accrus de 82% en un an.
Que disent ces chiffres du marché de l'immobilier ?
En réalité, ces différentes hausses illustrent la difficulté croissante pour les locataires de trouver un bien dans plusieurs grandes villes françaises. Cela peut s'expliquer par une raréfaction de l'offre locative, souligne la plateforme d'investissement. Cette raréfaction est favorisée par plusieurs facteurs, et notamment les locations de courtes durées. Pendant la crise sanitaire, de nombreux biens uniquement utilisés pour la courte durée avaient intégré le marché classique, en raison de l'absence des touristes, relate Beanstock. Ces biens sont désormais revenus dans le marché de location de courte durée, ce qui a mécaniquement réduit l'offre.
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La réduction du nombre de biens à louer peut s'expliquer aussi par la hausse des prix des loyers dans les grandes villes. "Une partie de la population privée d’accès à la propriété se tourne vers la location", observe le spécialiste de l'immobilier. Et cette hausse de la demande locative fait mécaniquement, là aussi, grimper les prix. Enfin, de plus en plus de propriétaires choisissent de se séparer de leurs biens à louer en raison du prochain durcissement des contraintes énergétiques liées au DPE.