Shakespeare et coup de Trafalgar. Lire du Shakespeare, c’est un délice. Recevoir par texto ses oeuvres complètes, un supplice. Un raffinement que les bourreaux les plus confirmés n’auraient pu imaginer à l’époque du dramaturge anglais. C’est Edd Joseph, citoyen britannique de 24 ans, qui s’est lancé dans ce travail de sape psychologique. La raison ? Il n’a pas digéré le coup de Trafalgar qu’on lui a fait sur un site de petites annonces, rapporte The Independent, relayé par Francetvinfo. Alors qu’il avait envoyé 80 livres (95 euros) à un particulier qui vendait sa console, il a ensuite attendu le précieux colis. En vain. Edd Joseph compte d’abord se rendre chez son vendeur -dont il a l’adresse et le téléphone- pour lui faire entendre raison. Mais, flegme britannique ou vengeance jouissive, il trouve plus juste de lui envoyer les œuvres complètes de Shakespeare, en commençant par un livre "vraiment très long" : Macbeth.
Un moyen de reprendre la main. Un moyen pour lui de venger l’affront qui lui avait été fait : "j’étais vraiment ennuyé, je cherchais un moyen de reprendre la main, de me trouver en position de force parce que je me sentais vraiment sans recours", a-t-il confié au Bristol Post. En plus d’être malin, Edd Joseph sait s’épargner l’effort inutile. "Je me suis ensuite rappelé qu’on pouvait copier coller des textes depuis Internet et les envoyer automatiquement par message de 160 caractères." Parfait pour le jeune homme qui bénéficie d’un forfait mobile avec textos illimités.
29.305 textos. Il en aura bien besoin, puisque Macbeth représente 600 SMS et Hamlet, la plus longue pièce de Shakespeare, 1.143. D’après les calculs de notre tortionnaire téléphonique, pour passer en revue l’ensemble des 37 œuvres du chantre du théâtre élisabéthain, sa victime recevra pas moins de 29.305 messages. Le destinataire des textos, David Williams, a craqué. Il a rappelé Edd pour lui dire d’arrêter. Ce à quoi il a répondu simplement par : "Est-ce que les pièces te plaisent ?". David Williams devrait apprécier tout particulièrement une réplique tirée du Marchand de Venise. "Et si vous nous bafouez, ne nous vengerons-nous pas ?". Si.
EMISSION - Shakespeare a-t-il écrit ses pièces ?
ERREUR - Hollande ne citait pas le bon Shakespeare