Après la médiatisation du cas d'une Française dont la demande d'immigration au Québec a été dans un premier temps refusée en raison d'un niveau de français jugé insuffisant, le ministère de l'immigration a contacté la jeune femme vendredi soir pour lui indiquer que son dossier avait finalement été validé.
Française habitant au Québec depuis 2012, ayant rédigé la plupart de sa thèse de doctorat en français et ayant même passé un test de langue, Emilie Dubois, 31 ans, avait été choquée d'apprendre que tout cela n'avait pas été jugé suffisant par les services de l'immigration pour démontrer la maîtrise de sa langue maternelle. Après l'intervention de personnalités politiques et la médiatisation de l'affaire, le ministère de l'immigration l'a appelée vendredi soir pour lui indiquer que son dossier avait finalement été validé et qu'elle recevrait son document d'immigration la semaine prochaine.
"Je veux que ça serve d'exemple", a-t-elle réagi, soulagée, espérant que son cas puisse aider les autres immigrants potentiels dans des situations similaires. L'affaire a débuté après l'obtention de son diplôme début 2018. Emilie Dubois a alors demandé un Certificat de sélection du Québec, première étape indispensable pour s'installer dans la province francophone en tant que résidente permanente. Elle a ensuite reçu une lettre lui signalant que son dossier était incomplet. En cause, un chapitre de sa thèse qui n'avait pas été écrit en français. Rédigé en anglais, ce chapitre était publié dans une revue scientifique, où cette langue est reine. Malgré l'envoi d'un test de langue prouvant ses capacités, la province a rejeté sa demande d'immigration en avril, a expliqué Emilie Dubois.
Une réforme de l'immigration sous le feu des critiques
"C'est absurde", avait raconté cette Dijonnaise d'origine, se souvenant d'une fonctionnaire lui expliquant qu'elle devait prouver sa capacité à parler français lors d'une conversation téléphonique... en français. "C'est absurde, mais je veux bien comprendre qu'il y ait une erreur humaine" derrière, avait-t-elle concédé. "Il suffit juste de regarder la réalité des choses et de ne pas considérer qu'on est juste des cases, des dossiers, des numéros, mais qu'on est des vraies personnes et que s'ils ont des doutes, ils peuvent aussi communiquer avec nous".
Le gouvernement provincial de François Legault est sous le feu des critiques en raison d'une réforme de l'immigration controversée qui complique l'avenir de nombreux étudiants et travailleurs étrangers. Vendredi soir, il a fini par reculer en annonçant la suspension d'une partie de ces mesures jusqu'à nouvel ordre.