"Ça va réveiller vos auditeurs !" Invité d'Europe 1, Raymond Brunier n'a pas hésité à pousser le yodel, comme une preuve de plus de l'amour qu'il voue à la montagne. À 87 ans, il est le doyen des moniteurs de ski français. Cependant, son plaisir à raconter son expérience de professeur de ski à Courchevel s’éteint au moment d'évoquer la situation climatique.
"C'est d'une tristesse", soupire-t-il. Il dénonce certains propos dont il est témoin : ceux-ci suggèrent que les périodes de réchauffement et de glaciation étant cycliques, l'homme n'a pas de responsabilité dans la fonte actuelle. "La nature ne fait pas les choses comme ça, brutalement. Elle le fait lentement sur des périodes très très longues, des centaines d'années. Bien sûr, le climat a changé, mais avec une violence et une rapidité si grande..."
Perte de 60 à 70 mètres de glace
Nostalgique, Raymond Brunier décrit ses escapades de jeunesse au glacier des Bossons ou à la Mer de glace. "C'était un émerveillement !" Il parle aussi de son effroi lorsqu'il constatait, il y a déjà trente ans, la perte de 60 ou 70 mètres d'épaisseur de glace. "Ce n'est pas une Mer de glace, c'est une mer de pierre."
Le doyen des moniteurs n'en demeure pas moins passionné par son métier, depuis sa toute première descente où une chute l'avait visiblement sonné. Il sera en avril au départ des vétérans du célèbre challenge des moniteurs de l’ESF, à Courchevel.