C'était il y a quinze ans, le 26 décembre 2004. Une demi-heure après un tremblement de terre extrêmement puissant à une centaine de kilomètres des côtes, un tsunami, ressenti dans tout l'Océan Indien, déferle sur l’Île de Sumatra en Asie du Sud-Est. La première vague atteint la ville de Banda Aceh, celles qui suivent font plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Elles forment un torrent de boue qui charrie les voitures, les habitations, mais aussi les corps. Des scènes de chaos vécues aussi en Indonésie, mais aussi en Thaïlande ou encore au Sri Lanka, où de nombreux touristes viennent de passer Noël. Au total, 230.000 personnes perdent la vie dans le raz-de-marée le plus meurtrier jamais enregistré.
"C'est une transfiguration personnelle"
Depuis, tout a été reconstruit, mais ces images restent ancrées dans les mémoires. Franck Dargent les raconte en détail. Il a perdu deux de ses trois enfants, sa femme, et ses beaux parents dans la catastrophe. En 2014, il accepte pour Europe 1 de témoigner pour raconter comment il a tenu le coup. S'il s'est remarié plusieurs années après, il refuse de dire qu'il a refait sa vie. "On évolue, on vieillit, on assimile, on se transforme. C'est une transfiguration personnelle", préfère dire pudiquement Franck Dargent. "On n'est pas du tout dans la reconstruction", persiste-t-il. Sa vie d'aujourd'hui "se gorge des personnes qui sont parties". "Elles continuent de me nourrir", raconte Franck Dargent. C'est avec elles qu'il "continue d'avancer, de faire des choses différemment".
Symbole de cet évolution personnel, Franck Dargent a créé une fondation qui vient en aide aux victimes de catastrophes naturelles. Ce sont des actions comme celles-ci qui ont permis à des villes comme Banda Aceh de se reconstruire, avec des bâtiments refuges ou des systèmes anti-tsunami. Cet élan de solidarité sans précédent partout dans le monde s'est finalement concrétisé avec la récolte de plus de treize milliards et demi de dollars en faveur des victimes.