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40 ans après la catastrophe de Bhopal en Inde, retour sur la pire accident industriel de l'histoire

Philippe Folgado . 2 min
L'usine de production de pesticides de Bhopal est à l'origine de plusieurs milliers de décès le 3 décembre 1984, en Inde.
L'usine de production de pesticides de Bhopal est à l'origine de plusieurs milliers de décès le 3 décembre 1984, en Inde. © Maxime Gruss / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Il y a 40 ans, une fuite de gaz toxiques faisait plusieurs milliers de morts en Inde. Cet événement est considéré comme la pire catastrophe industrielle de l'Histoire et a encore des conséquences sur la vie et la santé de toute une population. Europe 1 retrace ce qu'il s'est passé ce 3 décembre 1984.

L’Inde commémore en ce 3 décembre, une des pires catastrophes industrielles de l’Histoire. Il y a 40 ans, une fuite de gaz dans une usine de pesticides provoqua la libération d’un nuage de gaz toxique qui fera plusieurs milliers de morts. Aujourd’hui, la population qui vit autour de l’usine subit encore les conséquences de cette catastrophe. Mais que s’est-il réellement passé ?

Entre 15 et 30.000 victimes selon les ONG

Dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984, une fuite de gaz se produit dans l'usine de production de pesticides de l'Union Carbide India Limited à Bhopal, la capitale de l’État du Madhya Pradesh, dans le centre du pays. Cette fuite libère plus de 40 tonnes d'isocyanate de méthyle, un gaz 500 fois plus toxique que le cyanure d'hydrogène. Ce nuage de gaz plane au-dessus des bidonvilles qui entourent l'usine. Plus de 500.000 personnes inhalent ce gaz qui provoque des brûlures aux yeux, à la peau, mais aussi aux poumons. 

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En pleine nuit, un mouvement de panique gagne la population qui cherche à fuir les lieux. Les médecins et les hôpitaux sont débordés face à tant de malades. Rien que dans les heures qui suivent la catastrophe, plus de 3.000 personnes vont mourir. Le gouvernement indien estime qu'au total, 6.500 personnes ont perdu la vie. Mais ce bilan serait en fait bien supérieur. Les ONG le situent souvent entre 15 et 30.000 morts. Plusieurs centaines de personnes garderont également des séquelles à vie. 

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Explosions des malformations et des maladies

Cinq ans après, la Cour suprême indienne condamne l'entreprise Union Carbide à 470 millions de dollars de dédommagement pour les victimes, une somme bien inférieure au 1,2 milliard réclamés par les familles. Mais la justice ne condamne pas l'entreprise à réhabiliter le site, ce qui provoque la colère de la population locale. Une décision qui aura des conséquences sur plusieurs générations, y compris encore de nos jours. 

Les gaz, mais aussi les produits qui n'ont pas été évacués du site, se sont infiltrés dans les sols et dans les nappes phréatiques. Pendant des années, les habitants des bidonvilles ont consommé cette eau contaminée qui a eu pour conséquence de provoquer des malformations physiques, des troubles respiratoires, neurologiques et psychomoteurs chez les habitants. Cette catastrophe a eu pour conséquence de voir une explosion de la mortalité infantile dans la région, des cas de cancers et de naissances d'enfants avec des malformations. 

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Tout cela explique aussi les raisons pour lesquelles le bilan autour de cette catastrophe est aussi difficile à établir. La population de Bhopal réclamait justice. Le PDG d'Union Carbide, Warren Anderson, a été accusé de "mort par négligence". Mais ce dernier n'a jamais été inquiété car les États-Unis ont toujours rejeté les demandes d'extradition du gouvernement. Warren Anderson meurt finalement en septembre 2014, en Floride. 

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