La Chine s'est livrée mardi à une démonstration de force, avec un défilé militaire record à l'occasion du 70e anniversaire du régime communiste, défié à Hong Kong par des manifestants pro-démocratie qui ont promis de gâcher la fête. Vincent Hervouët, notre spécialiste des relations internationales, décrypte l'importance de ce moment.
15.000 soldats, c’est quatre fois plus qu’un 14 juillet. Quand ils défilent au pas de l’oie, ça résonne jusqu’au bout de la terre. Ça prend aux tripes. C’est fait pour ça. Avec 100.000 civils qui chantent à la gloire du parti et des centaines de milliers d’autres à brassards rouges qui surveillent alentour, c’est le peuple en armes et le parti omnipotent.
La Chine approche le record de l'URSS
Mais les nazis faisaient encore mieux. Et les formidables défilés de l’armée rouge n’ont pas empêché le mur de tomber.
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L’Union soviétique s’est effondrée au bout de 74 ans. La Chine populaire s’approche du record. Personne n’ose dire aux communistes que 70 ans est un bon âge pour la retraite.
Le monde admire le prototype du TGV à lévitation magnétique qui ringardise le nôtre en fonçant à 600 km/h et se dit qu’il ne faut pas dénigrer un pays qui est à la pointe de la recherche en physique quantique, en biologie générique, de la 5G aux nanotechnologies. Sur la place Tian'anmen, le grand vainqueur de la mondialisation s’exhibe. Parmi les vedettes invitées, le policier de Hong Kong qui a dégainé son arme contre les manifestants. Un héros bolchevique, un modèle. La Chine redevient un pays totalitaire. Si on cherche des démocraties avec des leaders forts pour lui tenir tête, on ne trouve que Donald Trump. Et les habitants de Hong-Kong qui prennent tous les risques.